Yaël Ben Nun, commissaire de l’exposition, nous présente Regards d’enfants / Regards sur l’enfance
Il s’agit d’une exposition qui traite de films et d’oeuvres tirées de films qui ne sont pas nécessairement destinés aux enfants mais par lesquels les réalisateurs apportent leur regard sur l’enfance ainsi que leur représentation du regard d’enfant.
Les réalisateurs s’approprient un style d’enfant alors qu’ils sont des adultes.
Pour beaucoup d’entre nous le dessin d’enfant constitue un moyen visuel immédiat pour nous reconnecter avec le monde de l’enfance. On retrouve cette démarche chez les artistes du début du 20° siècle, ceux du monde de l’animation s’en saisissent pour nous replonger dans le monde de l’enfance.
Il s’agit d’une exposition qui traite de films et d’oeuvres tirées de films qui ne sont pas nécessairement destinés aux enfants mais par lesquels les réalisateurs apportent leur regard sur l’enfance ainsi que leur représentation du regard d’enfant.
Les réalisateurs s’approprient un style d’enfant alors qu’ils sont des adultes.
Pour beaucoup d’entre nous le dessin d’enfant constitue un moyen visuel immédiat pour nous reconnecter avec le monde de l’enfance. On retrouve cette démarche chez les artistes du début du 20° siècle, ceux du monde de l’animation s’en saisissent pour nous replonger dans le monde de l’enfance.
Avec des registres très différents, celui d’Alê Abreu, avec Le garçon et le monde, fait penser à Mirò, ce sont parfois des dessins d’enfants qui sont intégrés dans des films comme Ma vie de courgette de Claude Barras…
On retrouve l’influence de l’art moderne chez plusieurs auteurs, chez John et Faith Hubley pour le film Moonbird. Georges Schwizgebel et d’autres mélangent les styles pour créer une distinction entre la représentation du regard de l’enfant et celle de l’adulte ; on y retrouve l’inspiration de Mirò ou de Matisse qui est cité dans le film de Schwizgebel. Ron Tunis avec le film Le vent et d’autres utilisent directement des techniques d’enfants, avec des feutres, des traits, des couleurs très vives.
L’exposition se déroule en trois étapes, la première s’intitulant « DESS(E)INS D’ENFANTS.
Deux orthographes parce que les dessins d’enfants ont du sens, ils racontent une histoire et des chercheurs s’y sont intéressés. Dans Ma vie de courgette, par exemple, le langage de l’enfance à travers les décors et d’autres éléments véhicule toute une psychologie de l’enfance.
On retrouve l’influence de l’art moderne chez plusieurs auteurs, chez John et Faith Hubley pour le film Moonbird. Georges Schwizgebel et d’autres mélangent les styles pour créer une distinction entre la représentation du regard de l’enfant et celle de l’adulte ; on y retrouve l’inspiration de Mirò ou de Matisse qui est cité dans le film de Schwizgebel. Ron Tunis avec le film Le vent et d’autres utilisent directement des techniques d’enfants, avec des feutres, des traits, des couleurs très vives.
L’exposition se déroule en trois étapes, la première s’intitulant « DESS(E)INS D’ENFANTS.
Deux orthographes parce que les dessins d’enfants ont du sens, ils racontent une histoire et des chercheurs s’y sont intéressés. Dans Ma vie de courgette, par exemple, le langage de l’enfance à travers les décors et d’autres éléments véhicule toute une psychologie de l’enfance.
Le 2° thème traite de la poésie de l’enfance. Vous faites un clin d’œil à Saint-Exupéry et à l’enfance idéalisée. Elle ne l’est pas tellement dans le cinéma d’animation.
On a tendance à attribuer une poésie à la parole de l’enfant et à son regard. Cette poésie inspire la représentation de l’enfant dans les films mais elle se fait souvent par un décalage de compréhension du monde : l’enfant n’interprète pas encore les choses avec tout le savoir de l’adulte et de cette incompréhension naît une expression poétique. C’est ce que l’on retrouve chez Alê Abreu, dans Ma vie de courgette qui y ajoute de l’humour, même les choses les moins belles y sont réinterprétées par l’enfant et donc représentées de manière très belle et poétique.
Cette poésie de l’enfance n’édulcore pas les difficultés que rencontrent les jeunes personnages.
La dernière étape aborde la notion d’enfant intérieur.
Nous avons la chance de pouvoir exposer un prêt de dessins illustrant Couleur de peau miel, de Jung. Il parle dans ce film, comme dans la BD, de sa propre enfance. La singularité y est la superposition du regard de l’adulte et de celui de l’enfant...
On a tendance à attribuer une poésie à la parole de l’enfant et à son regard. Cette poésie inspire la représentation de l’enfant dans les films mais elle se fait souvent par un décalage de compréhension du monde : l’enfant n’interprète pas encore les choses avec tout le savoir de l’adulte et de cette incompréhension naît une expression poétique. C’est ce que l’on retrouve chez Alê Abreu, dans Ma vie de courgette qui y ajoute de l’humour, même les choses les moins belles y sont réinterprétées par l’enfant et donc représentées de manière très belle et poétique.
Cette poésie de l’enfance n’édulcore pas les difficultés que rencontrent les jeunes personnages.
La dernière étape aborde la notion d’enfant intérieur.
Nous avons la chance de pouvoir exposer un prêt de dessins illustrant Couleur de peau miel, de Jung. Il parle dans ce film, comme dans la BD, de sa propre enfance. La singularité y est la superposition du regard de l’adulte et de celui de l’enfant...
Le film mélange des images filmées du réalisateur adulte revenant en Corée sur les traces de son adoption et peut-être de sa mère biologique, des images d’animation en 2 ou en 3D. La complémentarité des techniques permet ce décalage, cette distanciation qui ouvre parfois à l’humour et fait ainsi passer une histoire très dure.
L’enfant intérieur est cette part que nous portons tous en nous de notre enfance. Celle-ci n’est pas coupée de la dimension adulte.
Dans cette exposition, les jeunes se dirigent tout droit vers Courgette, présentée presque « en chair et en os » mais il y a d’autres niveaux de lecture dans lesquels chacun peut se retrouver.
L’exposition intéresse les plus jeunes parce qu’ils peuvent y voir la valorisation des dessins d’enfants par le travail des adultes. On peut se dire que les dessins d’enfants ont leur propre langage, leur expression propre est ainsi mise en avant.
Le niveau de langage de certains films parle directement aux enfants, celui d’autres réalisations fait naître la nostalgie de l’enfance chez les adultes, le regret de cette enfance ou bien la prise de conscience de leur place d’adulte par rapport au monde de l’enfance.
L’enfant intérieur est cette part que nous portons tous en nous de notre enfance. Celle-ci n’est pas coupée de la dimension adulte.
Dans cette exposition, les jeunes se dirigent tout droit vers Courgette, présentée presque « en chair et en os » mais il y a d’autres niveaux de lecture dans lesquels chacun peut se retrouver.
L’exposition intéresse les plus jeunes parce qu’ils peuvent y voir la valorisation des dessins d’enfants par le travail des adultes. On peut se dire que les dessins d’enfants ont leur propre langage, leur expression propre est ainsi mise en avant.
Le niveau de langage de certains films parle directement aux enfants, celui d’autres réalisations fait naître la nostalgie de l’enfance chez les adultes, le regret de cette enfance ou bien la prise de conscience de leur place d’adulte par rapport au monde de l’enfance.
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On ne peut s’empêcher de revenir à l’étymologie du mot. L’enfant (infans) est celui qui ne parle pas. Ce langage de l’enfance en est encore plus intéressant dans la mesure où il est la reconstruction d’une période pendant laquelle nous ne parlons pas, ou bien quand on nous y autorise, ou maîtrisant mal la parole à l’appréciation des adultes.
Peut-être qu’alors s’établit une autre relation au monde plus directe, plus spontanée puisqu’elle ne passe par la médiation de la langue, ce qui établit des relations moins canalisées avec la « réalité ».
Un monde ouvert, en somme. Et donc beaucoup plus poétique.
Musée du film d’animation
Conservatoire d’Art et d’Histoire 18 avenue du Trésum / Annecy
Voici le lien vers l'interview de Jung réalisée en 2019 moveonmag.com/Jung-Couleur-de-peau-miel-et-Babybox
Peut-être qu’alors s’établit une autre relation au monde plus directe, plus spontanée puisqu’elle ne passe par la médiation de la langue, ce qui établit des relations moins canalisées avec la « réalité ».
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Musée du film d’animation
Conservatoire d’Art et d’Histoire 18 avenue du Trésum / Annecy
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