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Jean-Marie Gourio, ce sera en 2017 la 7° édition de la Fête du Livre de Talloires, donc la 6° année. Encore l’âge de la déraison ? C’est raisonnable d’organiser une fête du livre ?
On est quasiment les plus raisonnables car nous, on fait une vraie fête du livre. Pas un salon.
C’était justement ma question suivante. Pourquoi une « fête » du livre ?
Le salon, c’est pour les voitures, c’est pour vendre des bagnoles. La fête, c’est autre chose. C’est pour ça que j’installe l’événement sous des chapiteaux de cirque. Un sur la plage et l’autre du côté de la baie. C’est presque une fête foraine du livre, avec de la gaieté, de la couleur.
Et l’idée de rencontre ?
C’est l’endroit qui permet ça. Depuis le début, j’ai une formule « Ça tient dans la main. » Talloires est tout petit, tout le monde est là, à pied, les hôtels et les restaurants sont près les uns des autres…Une fois que les auteurs sont là, ils sont captifs. C’est ce qui favorise les rencontres. Ma pensée de départ, c’était d’imaginer madame Roche, qui existe et est très âgée, qui va acheter son pain et qui croise Philippe Djian. Ils se font la bise parce qu’ils se connaissent. Et ça a marché. Djian est venu et il a discuté avec Madame Roche dans la rue. Là, ça marche. Le cadre est essentiel, rien n’est artificiel. C’est l’endroit qui a décidé du nombre d’auteurs à accueillir ; pas 600 comme dans certains salons.
Quand les gens attendent une dédicace, ça reste très sympa, ils discutent, profitent du paysage. Parmi les auteurs vous avez des fidèles et chaque année des têtes nouvelles.
Des amitiés se sont créées, les gens du village sont très contents de revoir des potes. Le patron du Huit à Huit est très copain avec Besnéhard. Quand je lui ai appris qu’il revenait cette année, il m’a dit « C’est génial ! » Mazarine Pingeot est très aimée aussi.
Comment vous faites, non pas la sélection, mais le choix des auteurs invités ?
Vous avez tout compris. Ce n’est pas une sélection. Il faut déjà qu’il y ait un livre dans l’année, soit à la rentrée de septembre, soit à celle de janvier. Il faut que le livre ait une vie. Ce qui n’empêche pas de faire découvrir un auteur. Comme on a chaque année une « grosse pointure », ça nous permet d’inviter des auteurs moins connus ; mais tous sont traités sur un pied d’égalité. Ce n’est pas le cas dans les salons.
Cette année, vous avez Douglas Kennedy, qui est à la fois une grosse pointure et un auteur dont les livres tiennent vraiment la route.
Oui, maintenant on peut se le permettre. Et il a accepté tout de suite.
C’est vous qui contactez les auteurs ?
Oui, avec Marie-Laure Goumet avec qui je travaille depuis des années. Elle est la patronne du service des attachés de presse de chez Robert Laffont, Julliard, Seghers et Nil, qui forment la même maison.
Je ne sais pas si c’est le cas chaque année, mais l’an dernier il y avait un écrivain local, Julie de Lestrange ; cette année vous aurez Laurent Gerra et Jean Sulpice qui s’installe à l’Auberge du Père Bise qu’il est en train de transformer totalement.
[Et la conversation de dériver vers toutes les confréries gastronomiques dans lesquelles Laurent Gerra, ce « gamelleur » a été intronisé, ses prises de poids et ses régimes, Marc Veyrat, le passage à Talloires de Jean-Luc Petitrenaud…ce Gerra, c’est un gourmand !]
Sophie nous préparait chaque année le cocktail pour notre soirée sur le bateau ; j’ai été déstabilisé par son départ, mais les choses se passent très bien avec Jean Sulpice. C’est formidable, il nous accueille autant qu’il peut le faire cette année alors qu’il court partout, est encore dans les travaux…Comme il a écrit des bouquins, il va les signer et faire une conférence avec Quéfellec. Thème : la gourmandise, le bonheur, la bouffe, le vin, la littérature…
[ Ce qui rappellera un grand moment de la Fête du Livre, la conférence, il y a deux/trois ans sur le thème Alcool et littérature.]
Tout ça va tomber à point après les Présidentielles !
Oui, l’idée de fête, encore. La neige, le lac, les auteurs qui signent, les gens qui se baignent juste à côté. Une année, je discutais avec Patrick Pelloux deux types sont sortis de l’eau , sont venus discuter avec Patrick et ils sont repartis plonger.
Tout est ouvert, gratuit, ce qui donne la liberté totale. On peut venir, discuter avec un auteur sans acheter un livre. Il n’y a aucune obligation et, de ce fait, les gens achètent beaucoup de livres.
L’an dernier, Maureen Dor avait vendu tous les siens en une seule journée. Elle revient cette année. Je lui ai donné carte blanche pour développer le côté enfants. Elle invite les auteurs qu’elle veut.
Pendant la Fête du Livre, on vous sent parfois sous tension.
C’est parfois un peu compliqué. C’est pour ça que j’aime bien organiser longtemps à l’avance ; ça laisse ensuite de la liberté pour réagir, s’adapter quand il le faut. Il y a maintenant les questions de sécurité, et puis si je vois un nuage, je pense qu’il va pleuvoir. (rires).
La conversation roule encore une heure , sérieuse , drôle, poétique.. En tout cas, la météo littéraire et poétique sera au beau fixe pendant la prochaine Fête du Livre de Talloires.
A propos de Maryse Wolinski, Jean-Marie Gourio évoque encore le cadre qui permet, d’une certaine manière de faire passer la tristesse, le lac. _ "C’est l’eau qui nous permet de sécher nos larmes. Cette Fête du Livre est un prototype de fabrication de poésie.Un truc fou mais maîtrisé."
www.fete-du-livre-talloires.com/
On est quasiment les plus raisonnables car nous, on fait une vraie fête du livre. Pas un salon.
C’était justement ma question suivante. Pourquoi une « fête » du livre ?
Le salon, c’est pour les voitures, c’est pour vendre des bagnoles. La fête, c’est autre chose. C’est pour ça que j’installe l’événement sous des chapiteaux de cirque. Un sur la plage et l’autre du côté de la baie. C’est presque une fête foraine du livre, avec de la gaieté, de la couleur.
Et l’idée de rencontre ?
C’est l’endroit qui permet ça. Depuis le début, j’ai une formule « Ça tient dans la main. » Talloires est tout petit, tout le monde est là, à pied, les hôtels et les restaurants sont près les uns des autres…Une fois que les auteurs sont là, ils sont captifs. C’est ce qui favorise les rencontres. Ma pensée de départ, c’était d’imaginer madame Roche, qui existe et est très âgée, qui va acheter son pain et qui croise Philippe Djian. Ils se font la bise parce qu’ils se connaissent. Et ça a marché. Djian est venu et il a discuté avec Madame Roche dans la rue. Là, ça marche. Le cadre est essentiel, rien n’est artificiel. C’est l’endroit qui a décidé du nombre d’auteurs à accueillir ; pas 600 comme dans certains salons.
Quand les gens attendent une dédicace, ça reste très sympa, ils discutent, profitent du paysage. Parmi les auteurs vous avez des fidèles et chaque année des têtes nouvelles.
Des amitiés se sont créées, les gens du village sont très contents de revoir des potes. Le patron du Huit à Huit est très copain avec Besnéhard. Quand je lui ai appris qu’il revenait cette année, il m’a dit « C’est génial ! » Mazarine Pingeot est très aimée aussi.
Comment vous faites, non pas la sélection, mais le choix des auteurs invités ?
Vous avez tout compris. Ce n’est pas une sélection. Il faut déjà qu’il y ait un livre dans l’année, soit à la rentrée de septembre, soit à celle de janvier. Il faut que le livre ait une vie. Ce qui n’empêche pas de faire découvrir un auteur. Comme on a chaque année une « grosse pointure », ça nous permet d’inviter des auteurs moins connus ; mais tous sont traités sur un pied d’égalité. Ce n’est pas le cas dans les salons.
Cette année, vous avez Douglas Kennedy, qui est à la fois une grosse pointure et un auteur dont les livres tiennent vraiment la route.
Oui, maintenant on peut se le permettre. Et il a accepté tout de suite.
C’est vous qui contactez les auteurs ?
Oui, avec Marie-Laure Goumet avec qui je travaille depuis des années. Elle est la patronne du service des attachés de presse de chez Robert Laffont, Julliard, Seghers et Nil, qui forment la même maison.
Je ne sais pas si c’est le cas chaque année, mais l’an dernier il y avait un écrivain local, Julie de Lestrange ; cette année vous aurez Laurent Gerra et Jean Sulpice qui s’installe à l’Auberge du Père Bise qu’il est en train de transformer totalement.
[Et la conversation de dériver vers toutes les confréries gastronomiques dans lesquelles Laurent Gerra, ce « gamelleur » a été intronisé, ses prises de poids et ses régimes, Marc Veyrat, le passage à Talloires de Jean-Luc Petitrenaud…ce Gerra, c’est un gourmand !]
Sophie nous préparait chaque année le cocktail pour notre soirée sur le bateau ; j’ai été déstabilisé par son départ, mais les choses se passent très bien avec Jean Sulpice. C’est formidable, il nous accueille autant qu’il peut le faire cette année alors qu’il court partout, est encore dans les travaux…Comme il a écrit des bouquins, il va les signer et faire une conférence avec Quéfellec. Thème : la gourmandise, le bonheur, la bouffe, le vin, la littérature…
[ Ce qui rappellera un grand moment de la Fête du Livre, la conférence, il y a deux/trois ans sur le thème Alcool et littérature.]
Tout ça va tomber à point après les Présidentielles !
Oui, l’idée de fête, encore. La neige, le lac, les auteurs qui signent, les gens qui se baignent juste à côté. Une année, je discutais avec Patrick Pelloux deux types sont sortis de l’eau , sont venus discuter avec Patrick et ils sont repartis plonger.
Tout est ouvert, gratuit, ce qui donne la liberté totale. On peut venir, discuter avec un auteur sans acheter un livre. Il n’y a aucune obligation et, de ce fait, les gens achètent beaucoup de livres.
L’an dernier, Maureen Dor avait vendu tous les siens en une seule journée. Elle revient cette année. Je lui ai donné carte blanche pour développer le côté enfants. Elle invite les auteurs qu’elle veut.
Pendant la Fête du Livre, on vous sent parfois sous tension.
C’est parfois un peu compliqué. C’est pour ça que j’aime bien organiser longtemps à l’avance ; ça laisse ensuite de la liberté pour réagir, s’adapter quand il le faut. Il y a maintenant les questions de sécurité, et puis si je vois un nuage, je pense qu’il va pleuvoir. (rires).
La conversation roule encore une heure , sérieuse , drôle, poétique.. En tout cas, la météo littéraire et poétique sera au beau fixe pendant la prochaine Fête du Livre de Talloires.
A propos de Maryse Wolinski, Jean-Marie Gourio évoque encore le cadre qui permet, d’une certaine manière de faire passer la tristesse, le lac. _ "C’est l’eau qui nous permet de sécher nos larmes. Cette Fête du Livre est un prototype de fabrication de poésie.Un truc fou mais maîtrisé."
www.fete-du-livre-talloires.com/