« Comment devient-on artiste ?
Par le travail. D’abord j’ai décidé de faire les beaux arts à Nantes et j’ai décidé de me projeter dans ce statut d’artiste.
Comment se décide tout ça ?
Il y a un moment où ça devient une nécessité. Les écoles d’art existent et permettent de légitimer socialement le statut d’artiste.
Il y a donc un besoin de reconnaissance ?
Oui parce que socialement c’est tellement compliqué, dur. Il n’y a pas que le côté bohème de l’artiste.
Etre choisie par une commissaire d’exposition comme Lucie Cabanes est aussi une forme de reconnaissance.
Bien sûr ; j’étais artiste avant de la rencontrer mais elle me permet d’ avancer.
Est-ce qu’être une artiste consiste à porter un regard différent, personnel sur la société, sur la réalité ?
Cet ancrage est nécessaire. J’interagis avec le monde dans lequel je vis. Ce que je suis et mon rapport au monde sont importants. Les questionnements sont inhérents au travail.
En quelques jours j’ai rencontré Bouli Lanners dont le film Les premiers les derniers sortira en janvier. Il y est question d’une voie censée mener nulle part qui ouvre sur le salut ; la galerie Chantal Mélanson expose des toiles de petites filles très présentes et étonnamment absentes, votre exposition au château ouvre sur un jeu de lectures diverses comme votre peinture murale représentant des mains dont on ne sait pas si elles vont s’ouvrir davantage ou se fermer…
La réponse vous appartient. Je pose des questions mais je ne donne pas de réponse.
L’art contemporain est davantage une force d’interrogation que d’explication ?
Il n’est pas né tout seul. Il est relié à l’histoire de l’art, à l’histoire sociale mais ce n’est pas un travail de reportage où tout serait écrit noir sur blanc ; les références sont là inspirées de tout ce que j’ai vu et de ce que je continue à voir ; ce n’est pas détaché, mais relié à cette grande Histoire qui est là , derrière nous. Pour certaines œuvres exposées là, j’ai emprunté à Chardin, par exemple.
Il y a aussi une part d’humour. Avoir exposé de vrais fossiles au milieu de vos sculptures.
Je dirais plutôt du jeu. Comme je ne peux pas m’ennuyer dans mon travail, j’y mets du jeu. Quand je réalise une série de crânes, d’objets…je sens quand je dois m’arrêter avant d’arriver à saturation, à l’ennui. Je ne le sais pas au départ. A un moment donné s’impose une évidence.
Vos œuvres font vraiment voyager l’esprit.
Loin pas si loin, le titre de l’exposition est vraiment pour moi une référence au réel et à l’irréel. Toujours cette idée de jeu, de jouer sur deux tableaux. Je ne peux pas être dans l’idée d’un unique point de vue. »
_ L’actualité de Patricia Cartereau est très riche. Vous pouvez la suivre sur Internet.
Par le travail. D’abord j’ai décidé de faire les beaux arts à Nantes et j’ai décidé de me projeter dans ce statut d’artiste.
Comment se décide tout ça ?
Il y a un moment où ça devient une nécessité. Les écoles d’art existent et permettent de légitimer socialement le statut d’artiste.
Il y a donc un besoin de reconnaissance ?
Oui parce que socialement c’est tellement compliqué, dur. Il n’y a pas que le côté bohème de l’artiste.
Etre choisie par une commissaire d’exposition comme Lucie Cabanes est aussi une forme de reconnaissance.
Bien sûr ; j’étais artiste avant de la rencontrer mais elle me permet d’ avancer.
Est-ce qu’être une artiste consiste à porter un regard différent, personnel sur la société, sur la réalité ?
Cet ancrage est nécessaire. J’interagis avec le monde dans lequel je vis. Ce que je suis et mon rapport au monde sont importants. Les questionnements sont inhérents au travail.
En quelques jours j’ai rencontré Bouli Lanners dont le film Les premiers les derniers sortira en janvier. Il y est question d’une voie censée mener nulle part qui ouvre sur le salut ; la galerie Chantal Mélanson expose des toiles de petites filles très présentes et étonnamment absentes, votre exposition au château ouvre sur un jeu de lectures diverses comme votre peinture murale représentant des mains dont on ne sait pas si elles vont s’ouvrir davantage ou se fermer…
La réponse vous appartient. Je pose des questions mais je ne donne pas de réponse.
L’art contemporain est davantage une force d’interrogation que d’explication ?
Il n’est pas né tout seul. Il est relié à l’histoire de l’art, à l’histoire sociale mais ce n’est pas un travail de reportage où tout serait écrit noir sur blanc ; les références sont là inspirées de tout ce que j’ai vu et de ce que je continue à voir ; ce n’est pas détaché, mais relié à cette grande Histoire qui est là , derrière nous. Pour certaines œuvres exposées là, j’ai emprunté à Chardin, par exemple.
Il y a aussi une part d’humour. Avoir exposé de vrais fossiles au milieu de vos sculptures.
Je dirais plutôt du jeu. Comme je ne peux pas m’ennuyer dans mon travail, j’y mets du jeu. Quand je réalise une série de crânes, d’objets…je sens quand je dois m’arrêter avant d’arriver à saturation, à l’ennui. Je ne le sais pas au départ. A un moment donné s’impose une évidence.
Vos œuvres font vraiment voyager l’esprit.
Loin pas si loin, le titre de l’exposition est vraiment pour moi une référence au réel et à l’irréel. Toujours cette idée de jeu, de jouer sur deux tableaux. Je ne peux pas être dans l’idée d’un unique point de vue. »
_ L’actualité de Patricia Cartereau est très riche. Vous pouvez la suivre sur Internet.
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