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Terrenoire sera en première partie de Radio Elvis.
Deux groupes qui invitent au voyage dans la poésie, dans l’humanité, tout jeunes mais qui ont déjà des identités bien marquées et exigeantes.
Pierre, de Radio Elvis, évoque la délicatesse et la douceur de vos chansons, qu’il apprécie.
C’est vraiment sympa. Nous avons joué ensemble à deux reprises et ça s’est très bien passé.
Terrenoire est le titre de votre album, le nom du groupe que vous formez avec votre frère. Ce sont vos racines ? Saint-Etienne ?
C’est le quartier de notre enfance, et une manière de porter avec nous puissamment d’où l’on vient.
On imagine le Saint-Etienne d’autrefois, la mine, le charbon, les ouvriers.
Nos grands parents étaient ouvriers, tourneurs fraiseurs dans les fonderies. C’est la trajectoire stéphanoise habituelle, avec le côté immigrés venus d’Espagne ou d’Italie pour travailler dans les mines. Nous gardons ça avec nous.
C’est ce qui donne cette profondeur aux paroles de vos chansons.
Il est difficile de mesurer à quel point nos ancêtres nous parlent inconsciemment mais oui, nous sommes emplis de leurs vies. Ces migrants que nous avons dans nos racines, dans nos gènes, nous poussent à aller de l’avant, à la recherche d’une histoire un peu comparable qu’on rejoue. Beaucoup de nos oncles et tantes ont quitté Saint-Etienne, aussi, pour aller vivre à l’étranger, dans des pays lointains, à la Réunion, au Canada, au Pays de Galles…Cette idée de partir nous habite.
Vous chantez « Allons là-bas… » Vous venez de nous expliquer pourquoi. C’est un là-bas à la fois très concret et très ouvert.
C’est exactement ça. C’est l’état, la disposition à aller vers…peut-être parce qu’on a peur de la mobilité, aller vers le haut, vers l’irréel, vers la poésie. C’est ce que nous allons chercher dans nos vies d’artistes. Nous tentons de nous extraire de ce monde, de nos vies pas toujours confortables à vivre et à habiter. Il s’agit de disparaître du monde à travers l’amour, dans une dimension charnelle et en ouvrant son âme, ce qui est aussi métaphorique.
Vous parlez de métaphore, les oppositions, les oxymores émaillent aussi vos paroles. Vous chantez le silence, en réalité vous tentez de dépasser les oppositions apparentes. D’aller plus loin, plus profond.
C’est formidable quand les gens écoutent vraiment nos chansons et comprennent nos intentions. L’idée de forces contraires est très importante pour nous, ce qui s’oppose en nous et que nous devons accepter parce que c’est ce qui fait notre humanité. L’ombre et la lumière, le chemin médian et comment on compose avec ça.
A travers cette recherche, cette profondeur émerge aussi une petite touche d’autodérision.
Oui, c’est vrai mais ça se perçoit davantage sur scène. Notre investissement dans nos chansons est fort, on ne fait pas ça pour de faux mais dans la vie, avec mon frère, on s’est mis très tôt à faire des blagues qu’on retrouve sur scène à travers ce besoin de désenclencher le sérieux, le tragique, pour des chose plus légères, pour sourire.
Pouvez-vous m’expliquer ce qu’est un cœur en latex ?
Un cœur qui n’est plus touché par rien, séparé du monde par une couche imperméable, coupé de l’humanité, de l’empathie. Il y a bien sûr la métaphore du préservatif
Qui peut séparer de la vraie relation.
Exactement.
Dans « Je bois tout seul », on entend une vraie dissonance, une forme de noirceur mais de jouissance en même temps.
Une sensation d’ivresse, donc de disparition. Je voulais écrire quelque chose sur le fait que c’est parfois compliqué quand on se sent bien, ce mélange d’angoisse et du plaisir en train de naître. On sait qu’on est un peu en train de se déglinguer mais on éprouve de la joie. Boire seul est une sorte de cadeau que l’on s’accorde. Je précise que je ne suis pas alcoolo, mais un jour j’ai eu envie de boire seul et j’ai écrit le texte en même temps.
On a évoqué la profondeur des liens avec les racines, les ancêtres mais il y a également ceux de la société actuelle.
Nous sommes impactés par notre environnement, par les problématiques de la société, en France et au-delà, dans le monde. La puissance et le tourbillon d’informations nous happent et nous plongent dans une forme de tristesse. Mais nous vivons ça avec un pied dans le réel et l’autre dans l’irréel, nous revenons à l’idée d’opposition, de complexité. Nous ne voulons pas rester dans notre cocon de poésie mais faire face. Nous sommes des poètes mercenaires.
Deux groupes qui invitent au voyage dans la poésie, dans l’humanité, tout jeunes mais qui ont déjà des identités bien marquées et exigeantes.
Pierre, de Radio Elvis, évoque la délicatesse et la douceur de vos chansons, qu’il apprécie.
C’est vraiment sympa. Nous avons joué ensemble à deux reprises et ça s’est très bien passé.
Terrenoire est le titre de votre album, le nom du groupe que vous formez avec votre frère. Ce sont vos racines ? Saint-Etienne ?
C’est le quartier de notre enfance, et une manière de porter avec nous puissamment d’où l’on vient.
On imagine le Saint-Etienne d’autrefois, la mine, le charbon, les ouvriers.
Nos grands parents étaient ouvriers, tourneurs fraiseurs dans les fonderies. C’est la trajectoire stéphanoise habituelle, avec le côté immigrés venus d’Espagne ou d’Italie pour travailler dans les mines. Nous gardons ça avec nous.
C’est ce qui donne cette profondeur aux paroles de vos chansons.
Il est difficile de mesurer à quel point nos ancêtres nous parlent inconsciemment mais oui, nous sommes emplis de leurs vies. Ces migrants que nous avons dans nos racines, dans nos gènes, nous poussent à aller de l’avant, à la recherche d’une histoire un peu comparable qu’on rejoue. Beaucoup de nos oncles et tantes ont quitté Saint-Etienne, aussi, pour aller vivre à l’étranger, dans des pays lointains, à la Réunion, au Canada, au Pays de Galles…Cette idée de partir nous habite.
Vous chantez « Allons là-bas… » Vous venez de nous expliquer pourquoi. C’est un là-bas à la fois très concret et très ouvert.
C’est exactement ça. C’est l’état, la disposition à aller vers…peut-être parce qu’on a peur de la mobilité, aller vers le haut, vers l’irréel, vers la poésie. C’est ce que nous allons chercher dans nos vies d’artistes. Nous tentons de nous extraire de ce monde, de nos vies pas toujours confortables à vivre et à habiter. Il s’agit de disparaître du monde à travers l’amour, dans une dimension charnelle et en ouvrant son âme, ce qui est aussi métaphorique.
Vous parlez de métaphore, les oppositions, les oxymores émaillent aussi vos paroles. Vous chantez le silence, en réalité vous tentez de dépasser les oppositions apparentes. D’aller plus loin, plus profond.
C’est formidable quand les gens écoutent vraiment nos chansons et comprennent nos intentions. L’idée de forces contraires est très importante pour nous, ce qui s’oppose en nous et que nous devons accepter parce que c’est ce qui fait notre humanité. L’ombre et la lumière, le chemin médian et comment on compose avec ça.
A travers cette recherche, cette profondeur émerge aussi une petite touche d’autodérision.
Oui, c’est vrai mais ça se perçoit davantage sur scène. Notre investissement dans nos chansons est fort, on ne fait pas ça pour de faux mais dans la vie, avec mon frère, on s’est mis très tôt à faire des blagues qu’on retrouve sur scène à travers ce besoin de désenclencher le sérieux, le tragique, pour des chose plus légères, pour sourire.
Pouvez-vous m’expliquer ce qu’est un cœur en latex ?
Un cœur qui n’est plus touché par rien, séparé du monde par une couche imperméable, coupé de l’humanité, de l’empathie. Il y a bien sûr la métaphore du préservatif
Qui peut séparer de la vraie relation.
Exactement.
Dans « Je bois tout seul », on entend une vraie dissonance, une forme de noirceur mais de jouissance en même temps.
Une sensation d’ivresse, donc de disparition. Je voulais écrire quelque chose sur le fait que c’est parfois compliqué quand on se sent bien, ce mélange d’angoisse et du plaisir en train de naître. On sait qu’on est un peu en train de se déglinguer mais on éprouve de la joie. Boire seul est une sorte de cadeau que l’on s’accorde. Je précise que je ne suis pas alcoolo, mais un jour j’ai eu envie de boire seul et j’ai écrit le texte en même temps.
On a évoqué la profondeur des liens avec les racines, les ancêtres mais il y a également ceux de la société actuelle.
Nous sommes impactés par notre environnement, par les problématiques de la société, en France et au-delà, dans le monde. La puissance et le tourbillon d’informations nous happent et nous plongent dans une forme de tristesse. Mais nous vivons ça avec un pied dans le réel et l’autre dans l’irréel, nous revenons à l’idée d’opposition, de complexité. Nous ne voulons pas rester dans notre cocon de poésie mais faire face. Nous sommes des poètes mercenaires.