Interview de Victor Marc, le talent aixois qui a conquis le public de Rock'n Poche 2023

Victor Marc - Rock'n Poche 2023 © Cavalière C&L

Victor Mark, tu es Aixois, c’est à coté, première fois au Rock’n Poche ?
Ouais, first time. Même en tant que spectateur, c'est la première fois que je viens.

Premier festival, tout court ?
Non, j'ai joué l'année dernière à Musilac, et cette année, j'ai participé au festival Décapadiot en juin. C'était à Aigbel, en Savoie, en Maurienne.

D'accord, donc c'est le deuxième festival, et tu en as d'autres de prévus ?
Là, cet été, non. Après, c'est la fin des festivals.

En vacances ?
Je vais retourner proder, faire de la musique dans mon studio. C'est pas mal aussi.

Donc, tu vas préparer ton prochain album ?
Ouais, c'est ça.

Qu'est-ce que tu peux nous dire sur le prochain album ?
Il y a plein de titres très divers, des langues diverses aussi. Je me mets un peu plus au français, ces derniers temps. Donc, il va y avoir un peu les deux, anglais et français. Plein de styles un peu différents. J'ai vraiment hâte de faire découvrir tout ça.

Pourquoi chanter toujours en anglais ?
C'est une bonne question. Moi, j'ai appris l'anglais quasiment en même temps que le français. Donc, ça fait partie de ma vie depuis très longtemps. Et j'ai beaucoup écouté de musique en anglais. Donc, ça a aussi formaté, je pense, ce que j'attends d'une musique. Après, c'est vrai que, justement, comme je l'ai dit, je m'ouvre de plus en plus au français. Je prends de plus en plus de plaisir à écrire en français. Donc, il y a vraiment les deux, maintenant.

Du coup, tu t'es tout de suite mis à l'anglais autant qu'au français. Est-ce grâce à tes parents ou à ton éducation ? Qu'est-ce qui a provoqué cela ?
C'est l'éducation qui a beaucoup fait. Même si ma mère écoutait pas mal de disques en français, elle nous a fait découvrir, à mes frères et moi, des musiques francophones. Mais instinctivement, je me suis tourné davantage vers l'anglais. Donc, je pense que c'est une forme d'attirance qui s'est créée très tôt avec l'anglais.

Pas nécessairement des parents bilingues ou quelque chose comme ça ?
Non, même pas. Juste la kiffance de la langue.

Victor Marc - Rock'n Poche 2023 © Cavalière C&L

Du coup, tu navigues à travers plusieurs courants musicaux. Quel a été le fil conducteur ?
Le conducteur, je pense que c'est la voix. Parce que je fais pas mal de différents instruments, même quand je produis. J'aime bien faire à la fois piano, synthé, guitare, basse, un peu tout en même temps. J'ai pas de starter pack, en gros. En vrai, je fais que de la basse au début ou que de la guitare. Mais après, ce qui va lier, je pense, les différents styles et ce qui fait un petit peu, je pense, la cohérence du projet, je pense que ça reste la voix. Parce que celle-là, pour le coup, elle bouge pas trop. C'est toujours plus ou moins la même. Donc, je pense que c'est ça qui glue un peu le projet.

Pour ton prochain album, tu es seul, c'est toi qui écris tout. Comment cela s'est-il un peu mis en place ?
Ça a toujours été moi qui m'en occupe. Donc, j'enregistre, je compose, je mixe et je masterise tout seul dans mon studio. Ensuite, je le publie sur les plateformes. Jusqu'à présent, j'étais seul sur scène. Mais maintenant, je commence à m'accompagner un peu. Et ce soir, en particulier, je serai accompagné d'un batteur. Il s'appelle Drick Gerfaut et c'est un très bon batteur. Je suis très heureux de jouer avec lui ce soir.

Un ami ? Une rencontre ? Un moment ?
Ouais, c'est une rencontre assez fortuite. Il m'a contacté sur Instagram parce qu'on avait un ami en commun qui lui avait parlé de mon projet. Et il m'a dit, "ouais, c'est cool ce que tu fais". En fait, je lui ai demandé s'il était intéressé à jouer de la batterie pour mon projet en live. Il m'a répondu, "ouais, grave". Du coup, ça s'est fait et il est très impliqué dans le projet. J'ai vraiment de la chance et je suis très content.

Où as-tu puisé ton influence ?
Je pense qu'il y a eu plusieurs étapes. J'ai beaucoup appris de mon frère, mon grand frère aîné. Il était très fier d'avoir une banque de sons. Vous savez, à l'époque, sur iTunes, il y avait des banques de sons. Il fallait donc avoir le plus de sons possible. Il me disait toujours qu'il avait, je ne sais plus combien, 2000 sons. Un jour, je lui ai piqué ça. Et j'ai utilisé ces sons de mes 7 ans jusqu'à mes 15 ans. Ensuite, il y avait mes amis, bien sûr. Les amis, ça compte beaucoup. Je pense que ma mère a également été importante car elle était fan des Beatles. Pour moi, ils restent une influence très importante dans mon travail. Tant pour le style que pour leur rigueur. Leur rigueur de travail et leur collaboration avec quelqu'un qui connaissait la musique, le producteur George Martin. Apprendre un peu comment il faisait la musique m'a vraiment donné envie de professionnaliser le projet. De ne plus me contenter de jouer avec le son dans mon home studio, mais d'être plus rigoureux et d'apprendre la théorie et la production. Pour moi, la musique a toujours été à la base... J'ai été attiré par l'aspect de la production, de l'enregistrement, de l'ingénierie et de la technicité. C'est vraiment ça qui m'a attiré au début.

Du coup, au niveau machine, avec quoi travailles-tu ?
Au niveau machine, sur scène, je bosse avec Ableton. Qui me permet de faire des loops, vu qu'on est que deux, il y en a quand même pas mal. Quasiment tout ce que les gens vont entendre ce soir, c'est joué sur place. Je boucle des trucs grâce à des loops qui s'enclenchent à des moments bien précis. Donc tout est programmé en amont. Ce qui me permet d'être un peu plus concentré sur mon jeu. Donc tout est un peu programmé en amont. Mais tout ce qu'on entend a été fait. Il y a 2-3 backing tracks pour embelir un peu le truc. Et après, en studio, je bosse aussi avec Ableton, un peu sur Logic. Et voilà, je bosse pas mal. J'essaye de me foutre le plus de micros possible. D'avoir le plus d'organique possible. Parce que je sais que j'ai tendance à faire un style qui est quand même assez électronique. Même si je pense que c'est avant tout de la pop ce que je fais. Parce qu'il y a plein d'influences. Mais du coup, c'est un peu le but de la pop. Surtout quand elle est envisagée un peu comme des groupes comme les Beatles. C'est-à-dire, elle épuise des styles. Mais l'enveloppe, elle est quand même assez pop. Du coup, j'essaye de toujours pouvoir enregistrer un maximum de vrais bruits. De vrais sons. Bien maîtriser le live. Je ne suis pas encore au stade où j'aimerais l’être. Pour moi, je débute. C'est un forgeron pour bien forgeron.