Frédéric Aurier nous parle de la formation dont il fait partie.
Pourquoi avez-vous opté pour une formation en quatuor ?
Le quatuor à cordes a une histoire ancienne. Il est né vers 1770/1780, à la fin du XVIII° siècle. Les compositeurs ont tout de suite écrit des chefs d’œuvre pour lui et ça ne s’est jamais arrêté depuis. Nous disposons d’un répertoire presque infini et il a cette particularité qu’on ne retrouve par avec le trio ou le quintet, les compositeurs écrivent encore beaucoup pour le quatuor à cordes.
Vous avez d’ailleurs plaisir à interpréter des compositeurs contemporains.
C’est un peu notre cheval de bataille devant l’immensité du répertoire que j’évoquais. Nous avons choisi de nous concentrer sur l’époque moderne, le XX° siècle et la contemporanéité.
A voir la photo sur laquelle s’ouvre votre site et à vous entendre, vous aimez le déséquilibre, la recherche et l’aventure.
Le poids de la tradition pourrait s’avérer dangereux. Elle est liée à l’ancienneté de cette formation, à l’assise institutionnelle qui peut en faire traditionnellement et historiquement une musique classique, savante, bourgeoise.
Nous croyons à la force de ces quatre instruments mis ensemble ; nous ne refusons ni la tradition ni l’histoire mais nous portons un peu ailleurs cette force. Nous nous rendons compte que la musique contemporaine ou classique devient marginale aujourd’hui face au flot continuel de musique commerciale que nous entendons tous dans la vie de tous les jours. Nous évitons de tomber dans une muséographie musicale pour rester dans le geste créateur.
D’où la transmission. Vous travaillez aussi avec des enfants, avec un public scolaire.
Effectivement, et le contemporain est aussi d’avoir accès, grâce aux technologies modernes, à toutes sortes de cultures et de musiques. La création contemporaine se distingue de celle des époques précédentes par une grande diversité qui peut mêler de la musique électro new yorkaise, inuit et médiévale flamande.
Cette notion d’ouverture et de diversité fait que nous ne nous cantonnons pas à une pratique de quatuor à quatre, nous allons à la rencontre d’autres musiciens, voire d’autres créateurs comme des gens de théâtre, des marionnettistes, des danseurs…
Pourquoi avez-vous opté pour une formation en quatuor ?
Le quatuor à cordes a une histoire ancienne. Il est né vers 1770/1780, à la fin du XVIII° siècle. Les compositeurs ont tout de suite écrit des chefs d’œuvre pour lui et ça ne s’est jamais arrêté depuis. Nous disposons d’un répertoire presque infini et il a cette particularité qu’on ne retrouve par avec le trio ou le quintet, les compositeurs écrivent encore beaucoup pour le quatuor à cordes.
Vous avez d’ailleurs plaisir à interpréter des compositeurs contemporains.
C’est un peu notre cheval de bataille devant l’immensité du répertoire que j’évoquais. Nous avons choisi de nous concentrer sur l’époque moderne, le XX° siècle et la contemporanéité.
A voir la photo sur laquelle s’ouvre votre site et à vous entendre, vous aimez le déséquilibre, la recherche et l’aventure.
Le poids de la tradition pourrait s’avérer dangereux. Elle est liée à l’ancienneté de cette formation, à l’assise institutionnelle qui peut en faire traditionnellement et historiquement une musique classique, savante, bourgeoise.
Nous croyons à la force de ces quatre instruments mis ensemble ; nous ne refusons ni la tradition ni l’histoire mais nous portons un peu ailleurs cette force. Nous nous rendons compte que la musique contemporaine ou classique devient marginale aujourd’hui face au flot continuel de musique commerciale que nous entendons tous dans la vie de tous les jours. Nous évitons de tomber dans une muséographie musicale pour rester dans le geste créateur.
D’où la transmission. Vous travaillez aussi avec des enfants, avec un public scolaire.
Effectivement, et le contemporain est aussi d’avoir accès, grâce aux technologies modernes, à toutes sortes de cultures et de musiques. La création contemporaine se distingue de celle des époques précédentes par une grande diversité qui peut mêler de la musique électro new yorkaise, inuit et médiévale flamande.
Cette notion d’ouverture et de diversité fait que nous ne nous cantonnons pas à une pratique de quatuor à quatre, nous allons à la rencontre d’autres musiciens, voire d’autres créateurs comme des gens de théâtre, des marionnettistes, des danseurs…
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Vous serez en mars 2020 à la Biennale des musiques exploratoires de Lyon. Le terme « exploratoire » vous convient très bien.
Vous serez à Rumilly, au Quai des Arts le 20 décembre pour y jouer du Beethoven que tout le monde connaît ou croit connaître, Janacek qu’on connaît moins et Schulhoff…que je ne connais pas du tout.
Peu de gens connaissent Schulhoff.
Vous partez de ce qui est connu pour faire découvrir ce qui l’est moins ?
Oui, c’est le genre de programme que nous affectionnons et qui permet de tracer des lignes dans cette culture qui nous est à tous commune. La musique de Beethoven est quelque chose d’intégré pour tout Européen, même si, vous l’avez dit, on croit parfois la connaître. Nous avons tous l’Hymne à la joie, la Lettre à Elise dans notre fond musical, et il est intéressant de mettre en regard un compositeur beaucoup plus exotique comme Janacek, bien plus proche de nous dans le temps. Il avait un univers vraiment particulier et ses quatuors à cordes sont des chefs d’œuvre au même titre que ceux de Beethoven.
Quant à Schulhoff, il a été l’un de ces artistes que le parti nazi avait déclarés dégénérés, il était juif, homosexuel et communiste. Il est mort en prison de maladie et de mauvais traitements. Comme pour les compositeurs qui ont subi le même sort, sa postérité a été complètement anéantie jusque dans les années 80/90.
Je tiens à souligner que la musique de Schulhoff est magnifique, très séduisante et que le public est chaque fois ravi de la découvrir. Nous ne la jouons pas par devoir de mémoire mais parce qu’elle est de grande valeur.
On retrouve la notion d’exploration dans votre recherche linguistique et dans votre humour, comme le montrent quelques titres comme « Nuages au long cours, Vracarme, Bach-Hus… »
Nous sommes aussi sensibles à la littérature, au jeu des mots, à la langue. J’évoquais la musique commerciale, il est possible de se poser quelques questions sur la langue. Elle évolue très vite et laisse parfois derrière elle pas mal de choses sans y réfléchir.
Et votre nom, le Quatuor Béla ?
C’est Béla Bartok, bien sûr. Il est admis que ses quatuors à cordes sont tout aussi importants dans le répertoire que ceux de Beethoven. C’est quelqu’un de parfait par sa façon d’aborder la musique, par ses idées artistiques mais aussi philosophiques, sociales, politiques, quelqu’un qu’on aurait aimé rencontrer.
Vous le rencontrez chaque fois que vous le jouez.
Nous nous plaçons sous sa protection.
Vous serez à Rumilly, au Quai des Arts le 20 décembre pour y jouer du Beethoven que tout le monde connaît ou croit connaître, Janacek qu’on connaît moins et Schulhoff…que je ne connais pas du tout.
Peu de gens connaissent Schulhoff.
Vous partez de ce qui est connu pour faire découvrir ce qui l’est moins ?
Oui, c’est le genre de programme que nous affectionnons et qui permet de tracer des lignes dans cette culture qui nous est à tous commune. La musique de Beethoven est quelque chose d’intégré pour tout Européen, même si, vous l’avez dit, on croit parfois la connaître. Nous avons tous l’Hymne à la joie, la Lettre à Elise dans notre fond musical, et il est intéressant de mettre en regard un compositeur beaucoup plus exotique comme Janacek, bien plus proche de nous dans le temps. Il avait un univers vraiment particulier et ses quatuors à cordes sont des chefs d’œuvre au même titre que ceux de Beethoven.
Quant à Schulhoff, il a été l’un de ces artistes que le parti nazi avait déclarés dégénérés, il était juif, homosexuel et communiste. Il est mort en prison de maladie et de mauvais traitements. Comme pour les compositeurs qui ont subi le même sort, sa postérité a été complètement anéantie jusque dans les années 80/90.
Je tiens à souligner que la musique de Schulhoff est magnifique, très séduisante et que le public est chaque fois ravi de la découvrir. Nous ne la jouons pas par devoir de mémoire mais parce qu’elle est de grande valeur.
On retrouve la notion d’exploration dans votre recherche linguistique et dans votre humour, comme le montrent quelques titres comme « Nuages au long cours, Vracarme, Bach-Hus… »
Nous sommes aussi sensibles à la littérature, au jeu des mots, à la langue. J’évoquais la musique commerciale, il est possible de se poser quelques questions sur la langue. Elle évolue très vite et laisse parfois derrière elle pas mal de choses sans y réfléchir.
Et votre nom, le Quatuor Béla ?
C’est Béla Bartok, bien sûr. Il est admis que ses quatuors à cordes sont tout aussi importants dans le répertoire que ceux de Beethoven. C’est quelqu’un de parfait par sa façon d’aborder la musique, par ses idées artistiques mais aussi philosophiques, sociales, politiques, quelqu’un qu’on aurait aimé rencontrer.
Vous le rencontrez chaque fois que vous le jouez.
Nous nous plaçons sous sa protection.