Parmi les coachs qui participent à ce stage, certains ont déjà beaucoup d’expérience. Que viennent-ils chercher de nouveau ?
Ils ont besoin de sortir de leur quotidien, de leur milieu pour échanger avec d’autres entraîneurs, chose qu’ils ne peuvent faire que très rarement au cours d’une saison, à cause du calendrier. À force de rester entre pairs de la même discipline, ils sont vite pris par leurs habitudes.
L’idée était donc de leur proposer d’aller voir ailleurs, à l’image d’un think tank, un groupe de réflexion, de travail où ils ne sont pas jugés, ni en concurrence. L’un des moments forts de ces 4 jours est l’exercice du blason lancé dès le premier jour. Chaque jour, chacun présente son blason, ce qui consiste à dire comment on se sent, on l’on en est dans sa vie, dans sa carrière. On aborde des études de cas où chacun peut exposer une anecdote ou bien une difficulté que l’on retravaille ensuite en sous-commissions.
Ce sont des gens de très haut niveau, qui maîtrisent parfaitement une approche technique mais il semble que la part de la psychologie est particulièrement importante.
Nous sommes quatre co-organisateurs, avec Fabien Galthié, Sébastien Foucras, Benoît Eycken et moi-même qui suis psychologue. Je suis le premier à dire que le premier coach mental est l’entraîneur lui-même par sa posture, son vocabulaire, sa présence et sa technicité. Effectivement, dans ce dernier domaine ils sont presque tous au même niveau mais dans le savoir être, savoir faire en tant qu’accompagnateur il y a d’importantes disparités parce que chacun le fait à sa manière.
Notre volonté est de leur apporter des billes pour qu’ils soient de meilleurs accompagnateurs mentaux et psychologiques.
Nos invités interviennent dans ce domaine, comme le général de Villiers en ce qui concerne le leadership, mais nous proposons des exercices plus concrets de respiration qui peuvent être transmis. La carte du mental est un outil pédagogique qui permet de parler de soi, d’avoir un langage commun et de créer de la communication.
Il y a donc un fond commun mais on peut imaginer que chaque coach imprime sa personnalité.
Bien sûr, parce que le but est de rester dans l’authenticité, ce qui n’empêche pas de travailler des compétences qui permettent de rester dans l’exemplarité, d’anticiper les situations. Le principe est un peu le même que pour un sportif qui doit anticiper des situations compliquées. L’entraîneur a besoin lui aussi d’un entourage propice à la performance. Il le trouve souvent dans son staff, dans son club, dans sa fédération ; mais nous avons proposé à Tignes de créer un autre environnement, une autre « famille » qui permet d’être soi-même et d’aller voler des idées chez les autres pour s’enrichir.
Ce qui est remarquable à Tignes, c’est le nombre de disciplines sportives représentées et la variété des participants, certains très célèbres, avec un palmarès très riche, d’autres moins connus. Cette mosaïque doit contribuer à libérer tout le monde.
Nous avons des gens de très haut calibre qui ont beaucoup gagné, nous avons aussi des plus jeunes, un écart entre les disciplines médiatisées, rugby, tennis, foot, par rapport à d’autres plus confidentielles comme l’escalade, la lutte : il est important de créer des liens entre ces sphères parce qu’athlètes et entraîneurs peuvent se retrouver un jour ensemble dans un village olympique. Se connaître déjà peut constituer un avantage.
Ils ont besoin de sortir de leur quotidien, de leur milieu pour échanger avec d’autres entraîneurs, chose qu’ils ne peuvent faire que très rarement au cours d’une saison, à cause du calendrier. À force de rester entre pairs de la même discipline, ils sont vite pris par leurs habitudes.
L’idée était donc de leur proposer d’aller voir ailleurs, à l’image d’un think tank, un groupe de réflexion, de travail où ils ne sont pas jugés, ni en concurrence. L’un des moments forts de ces 4 jours est l’exercice du blason lancé dès le premier jour. Chaque jour, chacun présente son blason, ce qui consiste à dire comment on se sent, on l’on en est dans sa vie, dans sa carrière. On aborde des études de cas où chacun peut exposer une anecdote ou bien une difficulté que l’on retravaille ensuite en sous-commissions.
Ce sont des gens de très haut niveau, qui maîtrisent parfaitement une approche technique mais il semble que la part de la psychologie est particulièrement importante.
Nous sommes quatre co-organisateurs, avec Fabien Galthié, Sébastien Foucras, Benoît Eycken et moi-même qui suis psychologue. Je suis le premier à dire que le premier coach mental est l’entraîneur lui-même par sa posture, son vocabulaire, sa présence et sa technicité. Effectivement, dans ce dernier domaine ils sont presque tous au même niveau mais dans le savoir être, savoir faire en tant qu’accompagnateur il y a d’importantes disparités parce que chacun le fait à sa manière.
Notre volonté est de leur apporter des billes pour qu’ils soient de meilleurs accompagnateurs mentaux et psychologiques.
Nos invités interviennent dans ce domaine, comme le général de Villiers en ce qui concerne le leadership, mais nous proposons des exercices plus concrets de respiration qui peuvent être transmis. La carte du mental est un outil pédagogique qui permet de parler de soi, d’avoir un langage commun et de créer de la communication.
Il y a donc un fond commun mais on peut imaginer que chaque coach imprime sa personnalité.
Bien sûr, parce que le but est de rester dans l’authenticité, ce qui n’empêche pas de travailler des compétences qui permettent de rester dans l’exemplarité, d’anticiper les situations. Le principe est un peu le même que pour un sportif qui doit anticiper des situations compliquées. L’entraîneur a besoin lui aussi d’un entourage propice à la performance. Il le trouve souvent dans son staff, dans son club, dans sa fédération ; mais nous avons proposé à Tignes de créer un autre environnement, une autre « famille » qui permet d’être soi-même et d’aller voler des idées chez les autres pour s’enrichir.
Ce qui est remarquable à Tignes, c’est le nombre de disciplines sportives représentées et la variété des participants, certains très célèbres, avec un palmarès très riche, d’autres moins connus. Cette mosaïque doit contribuer à libérer tout le monde.
Nous avons des gens de très haut calibre qui ont beaucoup gagné, nous avons aussi des plus jeunes, un écart entre les disciplines médiatisées, rugby, tennis, foot, par rapport à d’autres plus confidentielles comme l’escalade, la lutte : il est important de créer des liens entre ces sphères parce qu’athlètes et entraîneurs peuvent se retrouver un jour ensemble dans un village olympique. Se connaître déjà peut constituer un avantage.
La carte du mental à retrouver dans le livre " Champion dans la tête" de François Ducasse et Makis Chamalidis aux Éditions de l’Homme
Le sport professionnel est de plus en plus exigeant, codifié, quelle part de jeu garde-t-il ?
Aujourd’hui, toute la préparation, qu’elle soit mentale, physique, technique, tactique, vise à pouvoir s’exprimer sous pression, à jouer son jeu/je, à exprimer son identité, à mettre sa signature en bas d’une feuille de match. Il faut savoir se préparer mais aussi évacuer la pression.
Nous avons abordé tous ces points. Un simple « Coach, j’ai peur » à 30 minutes du match peut aider le coach à rassurer son athlète, alors que si celui-ci garde sa peur pour lui le couple entraîneur/entraîné ne peut pas fonctionner.
Il faut une relation de vraie confiance.
De confiance et de bonne communication parce que le but est de penser au jeu et pas à l’enjeu.
Même si les sportifs gagnent leur vie grâce à leur activité, quand ils sont en jeu, c’est celui-ci qui prime.
Comme dans d’autres métiers où il y a beaucoup d’enjeu, dans les moments chauds, notamment dans certains matchs, le but n’est pas de répéter aveuglément ce qu’on a fait à l’entraînement, mais de retrouver le côté infantile, de s’exprimer, d’être dans le jeu, d’y imprimer son identité. Pour ça, il faut avoir répondu auparavant à pas mal de questions.
Faire ses gammes, maîtriser la technique permet d’être plus libre.
C’est comme dans n’importe quel métier artistique dans lequel il faut créer une performance : la répétition, l’autodiscipline sont nécessaires. On a demandé à Picasso ce qu’il faisait quand il n’était pas inspiré. Il a répondu « Je travaille. »
Il est impossible d’improviser un one man show de Gad El Maleh ou de Jamel Debbouze ; ils ont tout appris par cœur, ce qui leur permet d’être libres à certains moments, d’avoir une intuition.
Vous pensez que ce que vous apportez dans ces formations pourrait être appliqué dans le quotidien de chacun ?
Oui, complètement. On parle de haut niveau, mais ce sont aussi des principes de vie, comme prendre son rêve au sérieux. Il est facile de dire « Je veux être champion ». Très peu y arrivent en revanche. C’est d’ailleurs le sous-titre de la carte du mental « Tu as un rêve…mais quel est ton plan ? »
Ceci peut concerner la personne qui veut être PDG, réussir un examen. Avoir une bonne carrière ne s’improvise pas. Ceci pose la question de la motivation mais aussi de l’entourage. La notion de positionnement est très importante elle aussi : mon père veut que je fasse des études de droit pour reprendre son cabinet d’avocat, mais je veux devenir artiste. Je subis la loi du père ? J’accepte de ne pas lui plaire et je décide autrement ?
Le chemin que vous indiquez, c’est « Être pleinement soi-même. »
Même si c’est un peu réducteur. Être soi-même, tracer sa route aussi, sans oublier les gens qui nous ont aidé, même s’il faut parfois avancer sans ceux qui nous aiment alors qu’ils croient nous aider.
On entend énormément parler de coachs dans tous les domaines. Qu’en pensez-vous ?
Quand j’ai commencé il y a 25 ans en France, nous étions 10 ou 15. Aujourd’hui on doit être 2000 parmi lesquels certains n’ont pas de formation solide. C’est pareil en entreprise. Je suis le premier à dire qu’il est bénéfique de se faire accompagner, mais pas par n’importe qui ou n’importe comment. Ce métier doit avant tout être une vocation et pas un phénomène de mode. Il n’est pas évident de trouver des gens compétents à qui ont puisse faire confiance.
Justement, comment vous est venue la vocation ?
Je jouais au volley-ball en Allemagne. À 16 ans, j’avais déjà lu un livre sur la psychologie du sport, j’ai senti que c’était pour moi. C’était il y a 35 ans. Depuis, j’ai tout mis en œuvre pour en faire mon métier. Ma carrière sportive aurait pu être plus riche mais je n’ai pas réussi à exploiter mon talent.
Ce qui vous a poussé à réfléchir.
Oui, et en devenant psychologue j’ai effectué un travail sur moi. Il faut savoir où est sa place. Ce n’est pas donné à tout le monde, ce qui peut poser problème dans un staff.
Aujourd’hui, toute la préparation, qu’elle soit mentale, physique, technique, tactique, vise à pouvoir s’exprimer sous pression, à jouer son jeu/je, à exprimer son identité, à mettre sa signature en bas d’une feuille de match. Il faut savoir se préparer mais aussi évacuer la pression.
Nous avons abordé tous ces points. Un simple « Coach, j’ai peur » à 30 minutes du match peut aider le coach à rassurer son athlète, alors que si celui-ci garde sa peur pour lui le couple entraîneur/entraîné ne peut pas fonctionner.
Il faut une relation de vraie confiance.
De confiance et de bonne communication parce que le but est de penser au jeu et pas à l’enjeu.
Même si les sportifs gagnent leur vie grâce à leur activité, quand ils sont en jeu, c’est celui-ci qui prime.
Comme dans d’autres métiers où il y a beaucoup d’enjeu, dans les moments chauds, notamment dans certains matchs, le but n’est pas de répéter aveuglément ce qu’on a fait à l’entraînement, mais de retrouver le côté infantile, de s’exprimer, d’être dans le jeu, d’y imprimer son identité. Pour ça, il faut avoir répondu auparavant à pas mal de questions.
Faire ses gammes, maîtriser la technique permet d’être plus libre.
C’est comme dans n’importe quel métier artistique dans lequel il faut créer une performance : la répétition, l’autodiscipline sont nécessaires. On a demandé à Picasso ce qu’il faisait quand il n’était pas inspiré. Il a répondu « Je travaille. »
Il est impossible d’improviser un one man show de Gad El Maleh ou de Jamel Debbouze ; ils ont tout appris par cœur, ce qui leur permet d’être libres à certains moments, d’avoir une intuition.
Vous pensez que ce que vous apportez dans ces formations pourrait être appliqué dans le quotidien de chacun ?
Oui, complètement. On parle de haut niveau, mais ce sont aussi des principes de vie, comme prendre son rêve au sérieux. Il est facile de dire « Je veux être champion ». Très peu y arrivent en revanche. C’est d’ailleurs le sous-titre de la carte du mental « Tu as un rêve…mais quel est ton plan ? »
Ceci peut concerner la personne qui veut être PDG, réussir un examen. Avoir une bonne carrière ne s’improvise pas. Ceci pose la question de la motivation mais aussi de l’entourage. La notion de positionnement est très importante elle aussi : mon père veut que je fasse des études de droit pour reprendre son cabinet d’avocat, mais je veux devenir artiste. Je subis la loi du père ? J’accepte de ne pas lui plaire et je décide autrement ?
Le chemin que vous indiquez, c’est « Être pleinement soi-même. »
Même si c’est un peu réducteur. Être soi-même, tracer sa route aussi, sans oublier les gens qui nous ont aidé, même s’il faut parfois avancer sans ceux qui nous aiment alors qu’ils croient nous aider.
On entend énormément parler de coachs dans tous les domaines. Qu’en pensez-vous ?
Quand j’ai commencé il y a 25 ans en France, nous étions 10 ou 15. Aujourd’hui on doit être 2000 parmi lesquels certains n’ont pas de formation solide. C’est pareil en entreprise. Je suis le premier à dire qu’il est bénéfique de se faire accompagner, mais pas par n’importe qui ou n’importe comment. Ce métier doit avant tout être une vocation et pas un phénomène de mode. Il n’est pas évident de trouver des gens compétents à qui ont puisse faire confiance.
Justement, comment vous est venue la vocation ?
Je jouais au volley-ball en Allemagne. À 16 ans, j’avais déjà lu un livre sur la psychologie du sport, j’ai senti que c’était pour moi. C’était il y a 35 ans. Depuis, j’ai tout mis en œuvre pour en faire mon métier. Ma carrière sportive aurait pu être plus riche mais je n’ai pas réussi à exploiter mon talent.
Ce qui vous a poussé à réfléchir.
Oui, et en devenant psychologue j’ai effectué un travail sur moi. Il faut savoir où est sa place. Ce n’est pas donné à tout le monde, ce qui peut poser problème dans un staff.
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