Exposition Jules Adler au Palais Lumière d’Evian du samedi 3 mars au lundi 21 mai 2018
Entretien avec Amélie Lavin, commissaire de l’exposition et directrice du musée des Beaux arts de Dole.
Jules Adler est présenté comme un peintre de son temps parce qu’il pose un regard sur la société de son époque. Peut-on dire qu’il est réaliste par les sujets qu’il traite mais qu’il a une manière personnelle de les rendre ?
Il est vraiment un peintre observateur et témoin de son temps. Son travail se situe dans la lignée de Courbet picturalement et dans l’approche du sujet, même s’il se situe deux générations plus tard, comme toute la peinture naturaliste qui est l’héritage de Courbet et s’inspire à la fois de Zola. Il s’agit de rendre compte des destins humains dans ce qu’ils ont de tragique mais aussi de très liés à un lieu particulier, à un territoire urbain ou rural.
Au-delà du naturalisme, le travail de la lumière apporte une sorte de distanciation ?
Chez Adler naît une sorte de syncrétisme né d’influences multiples. À son arrivée à Paris il a été frappé aussi par les Impressionnistes. Il en a gardé la leçon du travail sur la lumière, certains gestes de peinture assez rapides. On retrouve dans ses plus belles toiles une attention pour ce qui est très délicat, des états lumineux intermédiaires, des ciels chargés.
Vous parlez de la rapidité du geste. En regardant certains tableaux on a l’impression d’une stylisation.
Il y a chez Adler plusieurs manières de faire qu’on ne peut pas classer chronologiquement. On constate des allers et retours. Au début du 20° siècle, il s’est rapproché d’un groupe d’artistes et de théoriciens qui réfléchissaient sur la question de l’art à l’école et qui ont développé une manière de simplifier la présentation. C’est très intéressant parce que cette façon de procéder rejoint des mouvements modernes, mais pour d’autres objectifs. On a des chose posées, plutôt à plat, dessinées, avec une simplification des formes. Adler a travaillé un temps dans cette voie, l’a abandonnée et y est revenu dans les années 30 lorsque cette manière de travaillée est revenue au goût du jour alors que lui y avait toujours cru. Quelque chose d’un peu monumental, fonctionnant par gros volumes.
Entretien avec Amélie Lavin, commissaire de l’exposition et directrice du musée des Beaux arts de Dole.
Jules Adler est présenté comme un peintre de son temps parce qu’il pose un regard sur la société de son époque. Peut-on dire qu’il est réaliste par les sujets qu’il traite mais qu’il a une manière personnelle de les rendre ?
Il est vraiment un peintre observateur et témoin de son temps. Son travail se situe dans la lignée de Courbet picturalement et dans l’approche du sujet, même s’il se situe deux générations plus tard, comme toute la peinture naturaliste qui est l’héritage de Courbet et s’inspire à la fois de Zola. Il s’agit de rendre compte des destins humains dans ce qu’ils ont de tragique mais aussi de très liés à un lieu particulier, à un territoire urbain ou rural.
Au-delà du naturalisme, le travail de la lumière apporte une sorte de distanciation ?
Chez Adler naît une sorte de syncrétisme né d’influences multiples. À son arrivée à Paris il a été frappé aussi par les Impressionnistes. Il en a gardé la leçon du travail sur la lumière, certains gestes de peinture assez rapides. On retrouve dans ses plus belles toiles une attention pour ce qui est très délicat, des états lumineux intermédiaires, des ciels chargés.
Vous parlez de la rapidité du geste. En regardant certains tableaux on a l’impression d’une stylisation.
Il y a chez Adler plusieurs manières de faire qu’on ne peut pas classer chronologiquement. On constate des allers et retours. Au début du 20° siècle, il s’est rapproché d’un groupe d’artistes et de théoriciens qui réfléchissaient sur la question de l’art à l’école et qui ont développé une manière de simplifier la présentation. C’est très intéressant parce que cette façon de procéder rejoint des mouvements modernes, mais pour d’autres objectifs. On a des chose posées, plutôt à plat, dessinées, avec une simplification des formes. Adler a travaillé un temps dans cette voie, l’a abandonnée et y est revenu dans les années 30 lorsque cette manière de travaillée est revenue au goût du jour alors que lui y avait toujours cru. Quelque chose d’un peu monumental, fonctionnant par gros volumes.
On retrouve tout ce que vous dites dans un tableau comme « Deuil en Limousin », par exemple. Une mise en situation avec un bout de rue, quelques maisons, mais des personnages qui semblent hors du temps. Une sorte de « réalisme mythologique ». D’intemporalité.
Effectivement, c’est très ancré dans le réel, la scène vécue, observée, des figures très incarnées qui représentent vraiment des gens mais parfois, comme dans « Deuil en Limousin, la qualité et la densité des couleurs-le noir, en l’occurrence et la dignité des figures confèrent une dimension symbolique et intemporelle à la représentation. Il a toujours été attentif à la qualité d’un rapport franc, humain voire humaniste avec ses sujets.
Contrairement à nombre d’autres peintres, Adler a voyagé à travers toute la France non pas pour y trouver du folklore mais pour rendre compte d’une manière assez simple de la façon dont ils habitent leur territoire.
Comment cette exposition Jules Adler trouve-t-elle sa place dans les cycles d’expositions proposées par le Palais Lumière ?
Elle est partie de Dole, en Franche-Comté, dont les collections du musée comptent des œuvres de Jules Adler. Le projet y est né parce qu’Adler est un peintre franc-comtois .
Pourquoi Evian ? Parce que le Palais Lumière s’intéresse tout particulièrement à ce tournant important entre la fin du 19° et le début du 20° siècle et alterne des grands noms avec des peintres artistes importants à leur époque et un peu oubliés ensuite. C’était le cas avec Albert Besnard déjà exposé et ce rapprochement entre les deux peintres est intéressant puisque Besnard avait peint des décors pour les thermes d’Evian ; Adler a fait de même pour Luxeuil.
Un dernier pont ? « Les haleurs » [magnifique tableau qui vaut, comme bien d’autres, pour la manière de saisir et de représenter le mouvement] peints par Jules Adler alors qu’il y a eu des haleurs sur les rives du lac Léman.
Nous parlions de symbolique, en représentant fidèlement des individus, Adler atteint à l’universel.
Téléchargez le dossier de presse
Effectivement, c’est très ancré dans le réel, la scène vécue, observée, des figures très incarnées qui représentent vraiment des gens mais parfois, comme dans « Deuil en Limousin, la qualité et la densité des couleurs-le noir, en l’occurrence et la dignité des figures confèrent une dimension symbolique et intemporelle à la représentation. Il a toujours été attentif à la qualité d’un rapport franc, humain voire humaniste avec ses sujets.
Contrairement à nombre d’autres peintres, Adler a voyagé à travers toute la France non pas pour y trouver du folklore mais pour rendre compte d’une manière assez simple de la façon dont ils habitent leur territoire.
Comment cette exposition Jules Adler trouve-t-elle sa place dans les cycles d’expositions proposées par le Palais Lumière ?
Elle est partie de Dole, en Franche-Comté, dont les collections du musée comptent des œuvres de Jules Adler. Le projet y est né parce qu’Adler est un peintre franc-comtois .
Pourquoi Evian ? Parce que le Palais Lumière s’intéresse tout particulièrement à ce tournant important entre la fin du 19° et le début du 20° siècle et alterne des grands noms avec des peintres artistes importants à leur époque et un peu oubliés ensuite. C’était le cas avec Albert Besnard déjà exposé et ce rapprochement entre les deux peintres est intéressant puisque Besnard avait peint des décors pour les thermes d’Evian ; Adler a fait de même pour Luxeuil.
Un dernier pont ? « Les haleurs » [magnifique tableau qui vaut, comme bien d’autres, pour la manière de saisir et de représenter le mouvement] peints par Jules Adler alors qu’il y a eu des haleurs sur les rives du lac Léman.
Nous parlions de symbolique, en représentant fidèlement des individus, Adler atteint à l’universel.
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