Move-On a rencontré Nicolas Pétrimaux le jeudi 6 juin 2018 pour la sortie de "Il faut flinguer Ramirez", acte I. On espère un opus en V actes pour laisser à l'humour et à l'énergie de l'auteur ainsi que de ses personnages de se déployer pleinement pour notre plus grand plaisir.
Nicolas Pétrimaux, vous vous référez au cinéma d’action des années 80, et justement « Il faut flinguer Ramirez » est conçu comme un film avec son mouvement permanent, ses cadrages…
Ce projet, je l’ai écrit comme un film, un long métrage d’une heure cinquante environ, sans penser au départ ce que ça donnerait sous la forme d’une bande dessinée, en termes de cases.
D’ailleurs les cases explosent.
Oui, tout explose, c’est ce que j’aime bien.
On est vraiment dans le rythme d’un film d’action.
Je viens de la pub, du jeu video, je maîtrise bien les codes du story board, c’est pour ça que j’imaginais dès le début une grande pagination pour que mes personnages aient aussi le temps d’échanger, de se donner la réplique comme dans un film.
Ce qui est drôle dans ce que vous dites, c’est qu’on retrouve ce plaisir des répliques qui percutent mais que le personnage principal est muet. Son silence fait sur-réagir les autres.
Il y a vis-à-vis de ce personnage la volonté qu’il ne soit pas le vecteur d’une morale, quelle qu’elle soit. C’est au lecteur de se faire sa propre idée. Les personnages qui sont autour de Ramirez parlent pour lui, lui prêtent des intentions, le définissent… Et on peut se demander s’ils ne se gourent pas. Est-ce que Ramirez est bien le type pour lequel on le prend ? Un gangster redoutable, un expert hors norme en aspirateurs.
Un peu comme Keyser Soze dans Usual Suspect.
C’est un peu comme ça que j’ai conçu l’histoire, avec un vrai truc qui se débloque à la fin.
Pour revenir au mouvement, il y a celui du héros muet, l’histoire des deux femmes qui évoquent Thelma et Louise, le type qui apparaît à la fin… Chaque fois que le lecteur se fait une idée, ça dérape vers autre chose.
C’est comme ça qu’on crée des effets de surprise. On croit être sur une ligne droite et il y a tout d’un coup un virage dans lequel il faut bien s’accrocher. C’est comme au cinéma, on aime y être surpris, se rendre compte qu’on s’est fait balader, se dire « Il y avait des indices mais je ne les ais pas vus… »
Votre cerveau fonctionne naturellement sur ce modèle ? Vous ne donnez pas l’impression de vous creuser la tête pour produire cette complexité.
Je prends naturellement du recul par rapport à toute situation pour voir les différentes portes de sortie et estimer où je peux me placer pour me différencier des autres.
Nicolas Pétrimaux, vous vous référez au cinéma d’action des années 80, et justement « Il faut flinguer Ramirez » est conçu comme un film avec son mouvement permanent, ses cadrages…
Ce projet, je l’ai écrit comme un film, un long métrage d’une heure cinquante environ, sans penser au départ ce que ça donnerait sous la forme d’une bande dessinée, en termes de cases.
D’ailleurs les cases explosent.
Oui, tout explose, c’est ce que j’aime bien.
On est vraiment dans le rythme d’un film d’action.
Je viens de la pub, du jeu video, je maîtrise bien les codes du story board, c’est pour ça que j’imaginais dès le début une grande pagination pour que mes personnages aient aussi le temps d’échanger, de se donner la réplique comme dans un film.
Ce qui est drôle dans ce que vous dites, c’est qu’on retrouve ce plaisir des répliques qui percutent mais que le personnage principal est muet. Son silence fait sur-réagir les autres.
Il y a vis-à-vis de ce personnage la volonté qu’il ne soit pas le vecteur d’une morale, quelle qu’elle soit. C’est au lecteur de se faire sa propre idée. Les personnages qui sont autour de Ramirez parlent pour lui, lui prêtent des intentions, le définissent… Et on peut se demander s’ils ne se gourent pas. Est-ce que Ramirez est bien le type pour lequel on le prend ? Un gangster redoutable, un expert hors norme en aspirateurs.
Un peu comme Keyser Soze dans Usual Suspect.
C’est un peu comme ça que j’ai conçu l’histoire, avec un vrai truc qui se débloque à la fin.
Pour revenir au mouvement, il y a celui du héros muet, l’histoire des deux femmes qui évoquent Thelma et Louise, le type qui apparaît à la fin… Chaque fois que le lecteur se fait une idée, ça dérape vers autre chose.
C’est comme ça qu’on crée des effets de surprise. On croit être sur une ligne droite et il y a tout d’un coup un virage dans lequel il faut bien s’accrocher. C’est comme au cinéma, on aime y être surpris, se rendre compte qu’on s’est fait balader, se dire « Il y avait des indices mais je ne les ais pas vus… »
Votre cerveau fonctionne naturellement sur ce modèle ? Vous ne donnez pas l’impression de vous creuser la tête pour produire cette complexité.
Je prends naturellement du recul par rapport à toute situation pour voir les différentes portes de sortie et estimer où je peux me placer pour me différencier des autres.
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A travers toutes les possibilités que vous envisagez, l’une d’elles s’impose.
Celle où l’on n’est pas attendu.
Le mouvement est partout, dans l’image, dans les possibilités et l’entrecroisement des histoires et même lorsque vous proposez un immense plan fixe sur deux pages : c’est alors le dialogue et qui se promène et fait avancer la lecture.
Comme je passe un certain temps à réaliser des illustrations, j’aime bien aussi guider le regard du lecteur.
Vous vous amusez à faire des trucs pleine page, une page de journal, une affiche, une pub…
Ça me permet de développer un univers totalement absurde mais parfaitement crédible car il est défini par des codes, des marques. Un journal de la ville, une pub pour aspirateur… Ça fonctionne comme l’univers d’un jeu vidéo.
Un peu de psy de cuisine. Votre héros ne parle pas, vous avez dans votre histoire un type qui fait le vide et votre héros qui ne parle pas, qui « aspire » la parole des autres, répare les aspirateurs…
Ramirez répare les choses, ce qui a une très grande importance pour la suite de l’histoire.
A tout ce que nous venons d’’évoquer il faut ajouter un humour permanent.
Il permet d’enrichir l’absurde et le non sens de cet univers. Les gens ont l’habitude du discours publicitaire « Vous allez être plus belle, vous allez rouler plus vite… ». Mais si on pousse légèrement l’argumentaire on débouche sur un « On vous prend pour des cons ». La pub s’arrête où il faut et moi, je suis honnête, je franchis la limite…
Une dernière question, Nicolas, vous voyez un psy ?
Non, pas encore !
Celle où l’on n’est pas attendu.
Le mouvement est partout, dans l’image, dans les possibilités et l’entrecroisement des histoires et même lorsque vous proposez un immense plan fixe sur deux pages : c’est alors le dialogue et qui se promène et fait avancer la lecture.
Comme je passe un certain temps à réaliser des illustrations, j’aime bien aussi guider le regard du lecteur.
Vous vous amusez à faire des trucs pleine page, une page de journal, une affiche, une pub…
Ça me permet de développer un univers totalement absurde mais parfaitement crédible car il est défini par des codes, des marques. Un journal de la ville, une pub pour aspirateur… Ça fonctionne comme l’univers d’un jeu vidéo.
Un peu de psy de cuisine. Votre héros ne parle pas, vous avez dans votre histoire un type qui fait le vide et votre héros qui ne parle pas, qui « aspire » la parole des autres, répare les aspirateurs…
Ramirez répare les choses, ce qui a une très grande importance pour la suite de l’histoire.
A tout ce que nous venons d’’évoquer il faut ajouter un humour permanent.
Il permet d’enrichir l’absurde et le non sens de cet univers. Les gens ont l’habitude du discours publicitaire « Vous allez être plus belle, vous allez rouler plus vite… ». Mais si on pousse légèrement l’argumentaire on débouche sur un « On vous prend pour des cons ». La pub s’arrête où il faut et moi, je suis honnête, je franchis la limite…
Une dernière question, Nicolas, vous voyez un psy ?
Non, pas encore !