La production que vous voyez là est née à New-York. Ce sont des mots calligraphiés sur papier aquarelle. Ils sont recouverts d’eau qui se propage, se retire, sèche et la sédimentation de l’encre génère des motifs, des strates. On part de l’élément aqueux pour aller vers une minéralité, éventuellement certains y voient du bois.
Le lien avec New-York ?
Il est profond. Le climat a été décisif. La canicule, le Brexit qui s’effectuait au moment où j’étais à New-York..J’ai séjourné aussi en Polynésie, aux Marquises et je me suis donc interrogé sur l’idée d’insularité ; que signifie de décider du jour au lendemain qu’on est une île et qu’on se coupe, on se détache d’un ensemble, d’un tout. Manhattan est aussi une île.
Ne sommes-nous pas tous des îles ?
Finalement oui. On va de microcosme en microcosme. Si on dézoome, Manhattan est une île, les continents aussi et la Terre elle-même est en flottaison. The world is an island , la première phrase inscrite en haut à droite parle de ça. Le titre de l’ensemble de l’exposition Surrounded by Water est une prise de conscience plus individuelle du fait que nous sommes cernés d’eau, constitués d’eau .
L’eau est vraiment de point de départ, le point central d’œuvres qui vont de 2011 à 2017. Pour la scénographie de cette exposition j’ai choisi une couleur bleu outremer qui renvoie à la Polynésie, aux Territoires d'Outremer, à l’expérience extraordinaire que j’ai vécue en 2012 aux Marquises, sur l’île d’Hiva Oa où Jacques Brel et Gauguin sont enterrés.
Sur ces murs bleus qui repoussent les limites de l’Abbaye jusqu’à la mer, j’ai accroché des œuvres réalisées en Baie de Somme. Ce sont des prélèvements de motifs générés par les marées que je prélève en négatif avec de la résine. Ce sont des motifs générés par la mer.
Il s’agit de capter une beauté éphémère, de figer le temps entre apparition et effacement.
Le résultat, ce que vous offrez à voir peut être interprété. On peut penser à une carapace, à de l’écaille, aux circonvolutions d’un cerveau.
Au départ, la matière est interprétée , ce n’est pas sa couleur naturelle, je la pigmente avec une substance naturelle qui évoque la lave, le volcanique et qui renvoie à la fossilisation, à une forme de géologie. A la temporalité éphémère des marées, je superpose une temporalité géologique…Mais la référence à l’animal est intéressante si l’on considère que le fait de plaquer ces moulages sur des murs peut renvoyer à l’idée de peaux, d’animaux échoués.
Vos œuvres constituent une invitation à imaginer, à voyager.
C’est ma volonté, effectivement. Je souhaite provoquer la projection mentale vers des univers oniriques. On part toujours du réel, d’une expérience du réel, d’un paysage qui conduit à un autre. Et je m’amuse à tisser des passerelles entre des paysages très éloignés. De la Baie de Somme à la Thaïlande, des Marquises à New-York. Chaque expérience dans ces lieux m’a totalement changé, bouleversé.
Les œuvres que je propose à l’Abbaye correspondent bien au thème que la Fondation Salomon traite au fil des expositions. Je m’intéresse depuis des années à la morphogénèse, l’étude de l’origine des formes, des lois mathématiques, physiques et géologiques qui déterminent l’origine de toute forme naturelle vivante, de la nervure des feuilles aux vaisseaux sanguins, aux estuaires des fleuves…Mon approche n’est pas scientifique mais empirique, poétique. Une quête spirituelle de l’origine.
[ Si vous voulez effectuer ce voyage onirique, à mi-chemin entre science et poésie, rendez-vous à l’Abbaye d’Annecy-le-Vieux jusqu’au 9 juillet 2017, les vendredis, samedis, dimanches de 14 à 18 heures. Entrée libre.]
Le lien avec New-York ?
Il est profond. Le climat a été décisif. La canicule, le Brexit qui s’effectuait au moment où j’étais à New-York..J’ai séjourné aussi en Polynésie, aux Marquises et je me suis donc interrogé sur l’idée d’insularité ; que signifie de décider du jour au lendemain qu’on est une île et qu’on se coupe, on se détache d’un ensemble, d’un tout. Manhattan est aussi une île.
Ne sommes-nous pas tous des îles ?
Finalement oui. On va de microcosme en microcosme. Si on dézoome, Manhattan est une île, les continents aussi et la Terre elle-même est en flottaison. The world is an island , la première phrase inscrite en haut à droite parle de ça. Le titre de l’ensemble de l’exposition Surrounded by Water est une prise de conscience plus individuelle du fait que nous sommes cernés d’eau, constitués d’eau .
L’eau est vraiment de point de départ, le point central d’œuvres qui vont de 2011 à 2017. Pour la scénographie de cette exposition j’ai choisi une couleur bleu outremer qui renvoie à la Polynésie, aux Territoires d'Outremer, à l’expérience extraordinaire que j’ai vécue en 2012 aux Marquises, sur l’île d’Hiva Oa où Jacques Brel et Gauguin sont enterrés.
Sur ces murs bleus qui repoussent les limites de l’Abbaye jusqu’à la mer, j’ai accroché des œuvres réalisées en Baie de Somme. Ce sont des prélèvements de motifs générés par les marées que je prélève en négatif avec de la résine. Ce sont des motifs générés par la mer.
Il s’agit de capter une beauté éphémère, de figer le temps entre apparition et effacement.
Le résultat, ce que vous offrez à voir peut être interprété. On peut penser à une carapace, à de l’écaille, aux circonvolutions d’un cerveau.
Au départ, la matière est interprétée , ce n’est pas sa couleur naturelle, je la pigmente avec une substance naturelle qui évoque la lave, le volcanique et qui renvoie à la fossilisation, à une forme de géologie. A la temporalité éphémère des marées, je superpose une temporalité géologique…Mais la référence à l’animal est intéressante si l’on considère que le fait de plaquer ces moulages sur des murs peut renvoyer à l’idée de peaux, d’animaux échoués.
Vos œuvres constituent une invitation à imaginer, à voyager.
C’est ma volonté, effectivement. Je souhaite provoquer la projection mentale vers des univers oniriques. On part toujours du réel, d’une expérience du réel, d’un paysage qui conduit à un autre. Et je m’amuse à tisser des passerelles entre des paysages très éloignés. De la Baie de Somme à la Thaïlande, des Marquises à New-York. Chaque expérience dans ces lieux m’a totalement changé, bouleversé.
Les œuvres que je propose à l’Abbaye correspondent bien au thème que la Fondation Salomon traite au fil des expositions. Je m’intéresse depuis des années à la morphogénèse, l’étude de l’origine des formes, des lois mathématiques, physiques et géologiques qui déterminent l’origine de toute forme naturelle vivante, de la nervure des feuilles aux vaisseaux sanguins, aux estuaires des fleuves…Mon approche n’est pas scientifique mais empirique, poétique. Une quête spirituelle de l’origine.
[ Si vous voulez effectuer ce voyage onirique, à mi-chemin entre science et poésie, rendez-vous à l’Abbaye d’Annecy-le-Vieux jusqu’au 9 juillet 2017, les vendredis, samedis, dimanches de 14 à 18 heures. Entrée libre.]
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