Mathieu Béjot, pour quelle raison vous voit–on au MIFA ?
Je dirige une association professionnelle, TV France International, qui regroupe les exportateurs de programmes télé français, 140 producteurs et distributeurs et les filiales de distribution des chaînes françaises. Notre métier consiste à faire vendre des programmes français à l’étranger ou de faciliter les contacts. Nous exerçons trois types d’activités pour le compte de nos adhérents.
La première, qui se passe ici, par exemple, est la mise en contact physique sur des salons très variés. Ce sera La Rochelle la semaine prochaine… Une fois par an, nous invitons des acheteurs étrangers en France pour qu’ils visionnent des programmes français et les achètent si possible. Malgré Internet, la rencontre physique demeure un passage obligatoire. Nous vendons de l’immatériel et la notion de confiance est très importante. Il y a une part de feeling déterminante. On ne se contente pas de vendre un programme, mais il faut convaincre l’acheteur que le produit est bon pour telle case horaire, pour telle destination. Ce sont des produits vivants. Les acheteurs sont sur sollicités et sur les marchés, comme le MIFA, vous avez un état d’esprit particulier. On y vient pour faire des affaires.
Le cadre agréable d’Annecy facilite les choses ?
C’est la preuve qu’on peut travailler en se faisant plaisir, dans un cadre agréable. Quand on a l’habitude de voyager, de comparer, on remarque que les gens vous parlent d’Annecy avec des larmes dans les yeux !… Je précise que nous ne sommes pas que dans le secteur de l’animation et allons du plus commercial au plus pointu.
Quand vous assistez à une projection, vous arrivez à séparer le regard professionnel et le regard personnel ?
Pas toujours. Pour Zombillénium, par exemple, je me suis aussitôt demandé quel était le public cible. Mais je suis bon public et j’essaie de me laisser porter…malheureusement il y a un problème de riches à Annecy, il se passe tellement de choses qu’on ne peut pas tout voir. J’avoue que la projection de Zombillénium était ma première séance en salle depuis quinze ans que je viens à Annecy, le Mifa prend tout mon temps. Les autres volets de ma profession sont plus techniques et n'intéressent peut-être pas vos lecteurs.
Je dirige une association professionnelle, TV France International, qui regroupe les exportateurs de programmes télé français, 140 producteurs et distributeurs et les filiales de distribution des chaînes françaises. Notre métier consiste à faire vendre des programmes français à l’étranger ou de faciliter les contacts. Nous exerçons trois types d’activités pour le compte de nos adhérents.
La première, qui se passe ici, par exemple, est la mise en contact physique sur des salons très variés. Ce sera La Rochelle la semaine prochaine… Une fois par an, nous invitons des acheteurs étrangers en France pour qu’ils visionnent des programmes français et les achètent si possible. Malgré Internet, la rencontre physique demeure un passage obligatoire. Nous vendons de l’immatériel et la notion de confiance est très importante. Il y a une part de feeling déterminante. On ne se contente pas de vendre un programme, mais il faut convaincre l’acheteur que le produit est bon pour telle case horaire, pour telle destination. Ce sont des produits vivants. Les acheteurs sont sur sollicités et sur les marchés, comme le MIFA, vous avez un état d’esprit particulier. On y vient pour faire des affaires.
Le cadre agréable d’Annecy facilite les choses ?
C’est la preuve qu’on peut travailler en se faisant plaisir, dans un cadre agréable. Quand on a l’habitude de voyager, de comparer, on remarque que les gens vous parlent d’Annecy avec des larmes dans les yeux !… Je précise que nous ne sommes pas que dans le secteur de l’animation et allons du plus commercial au plus pointu.
Quand vous assistez à une projection, vous arrivez à séparer le regard professionnel et le regard personnel ?
Pas toujours. Pour Zombillénium, par exemple, je me suis aussitôt demandé quel était le public cible. Mais je suis bon public et j’essaie de me laisser porter…malheureusement il y a un problème de riches à Annecy, il se passe tellement de choses qu’on ne peut pas tout voir. J’avoue que la projection de Zombillénium était ma première séance en salle depuis quinze ans que je viens à Annecy, le Mifa prend tout mon temps. Les autres volets de ma profession sont plus techniques et n'intéressent peut-être pas vos lecteurs.
Christian Pfohl représente la société Lardux, spécialisée dans les courts métrages. Il est très attaché à la notion de culture, à l’idée de changer la vie des gens par l’art, par le cinéma. Il constate que la notion de sens disparaît parfois au profit du rythme et de la technique. Or la production de films est un artisanat car chaque œuvre est unique et qu’il faut savoir inventer chaque fois une démarche qui lui permette de naître et d’exister. A l’opposé, la télévision privilégie la quantité et la rentabilité. L’idéal serait cette frange de créativité sur laquelle les deux tendances pourraient se rejoindre. Cette sensibilité à l’engagement social et culturel ? Peut-être née du fait d’avoir vécu à l’étranger, ce qui donne un autre regard sur son propre pays. [Et notre discussion rejoint les sujets de philo du bac 2017].
L’utilité d’un festival ? Quand Ron Dyens et Tout en haut du monde ont été primés à Annecy, toute la profession en a ressenti une fierté partagée. Il reste à espérer que le court métrage trouve ses lettres de noblesse, comme l’a fait la BD, parce que la tendance actuelle privilégie les longs métrages
L’utilité d’un festival ? Quand Ron Dyens et Tout en haut du monde ont été primés à Annecy, toute la profession en a ressenti une fierté partagée. Il reste à espérer que le court métrage trouve ses lettres de noblesse, comme l’a fait la BD, parce que la tendance actuelle privilégie les longs métrages