Festen ? Le film de Vinterberg sur une scène sous une forme qui mêle en temps réel le théâtre et le cinéma ?
Ça n’existe pas, ça n’existe pas !
Un spectacle hybride qui mêle les technologies les plus modernes autour d’un véritable festin, spectacle auquel participent des odeurs et quatre spectateurs ?
Ça n’existe pas, ça n’existe pas !
Et pourquoi pas ?
Ça n’existe pas, ça n’existe pas !
Un spectacle hybride qui mêle les technologies les plus modernes autour d’un véritable festin, spectacle auquel participent des odeurs et quatre spectateurs ?
Ça n’existe pas, ça n’existe pas !
Et pourquoi pas ?
La portée du film de Vinterberg est telle qu’elle bouleverse l’ordre établi sur des mensonges, des dissimulations, sur la tradition, sur l’indiscutable autorité. Elle dénonce l’emprise des puissants sur les autres et la force d’inertie, voire la lâcheté de bon nombre d’entre nous.
Il fallait, pour traduire cette vision révolutionnaire de la société, une manière de filmer révolutionnaire.
Vingt ans plus tard, la révolution continue grâce à Cyril Teste et au Collectif MXM qui utilisent les technologies de notre époque.
***
Extraits de la conférence de presse donnée par Cyril Teste (artiste associé) à Bonlieu le mardi 24 octobre 2017
Notre collectif est né en 2000 sur l’idée de pouvoir travailler avec des disciplines très différentes, compositeur, créateurs lumières, musiciens, scénographes… de manière transversale. Davantage un collectif de techniciens créateurs que de comédiens à la base. Nous avons une prédilection pour les technologies actuelles parmi lesquelles la musique électro et la vidéo. Notre démarche peut s’épanouir à Bonlieu où nous sommes préservés de toute pression d’ordre financier, logistique, humain, dans un cadre merveilleux au bord du lac. C’est rare et ça nous permet de créer des projets d’envergure par le dispositif à déployer sur un temps long…
[Cyril Teste évoque son travail de recherche et son « souci avec la narration »]
J’explosais toujours la notion de narration, de récit et ma rencontre avec Falk Richter il y a sept ans m’a fait découvrir une écriture qui me permet de raconter des histoires.
La recherche est intéressante quand elle débouche sur l’acquisition d’outils qui permettent d’être élitaire pour tous, ce qui a permis la réalisation de Nobody il y a deux saisons. Il nous fallait trouver notre « son », ce qui nécessite beaucoup de travail, deux ans pour un spectacle. Défier la narration pure à travers la grammaire du cinéma exige de trouver une entrée, pour apporter quelque chose…
A Bonlieu, on ne défend pas des projets mais des artistes, ce qui donne le temps et les moyens de nos utopies….
Je suis venu très lentement à la fiction narrative, comme toute une génération post dramatique,cependant aujourd’hui la narration est subversive dans la mesure où tout le monde peut s’y reconnaître mais où l’on garde un point de vue particulier.
Festen est une histoire de famille qui rassemble des thèmes autour du prétexte de la famille .C’est politique, social, humain, intime, universel. On assiste à la naissance d’un héros, Christian par le regard des autres qui le portent.
Ce qui ressort du film et que vous reprenez certainement est la notion de jeux, jeux d’enfance, de pouvoir, « jeux sexuels », jeu de l’emprise paternelle…
C’est un jeu, bien sûr, une partie d’échecs. Le premier jeu qui m’a intéressé est ce que Vinterberg a fait du cinéma. Avec Lars von Trier, ils jouent d’une technologie qui leur permet de jouer aussi avec les codes du cinéma et de la narration. Festen est un beau puzzle sans une seule pièce laissée au hasard. C’est une forme de jeu et nous y répondons vingt ans plus tard.
La performance filmique est un autre jeu qui permet de réformer l’écriture théâtrale.
Parmi les nombreuses raisons pour lesquelles j’ai voulu monter Festen, il y a cette réforme de l’écriture du cinéma. Comme l’ont fait aussi Godard, Truffaut, toute la Nouvelle Vague, des gens qui ont montré qu’on pouvait faire un film avec une caméra achetée à la FNAC. Les techniques, les technologies réforment l’art autant que les artistes qui se les approprient.
Aujourd’hui nous disposons d’outils qui nous permettent de faire du cinéma en temps réel, le temps réel qui est un sujet d’actualité. Mais l’innovation vient de l’usage que l’on en fait, pas des outils. Après Nobody, Festen vient pousser un peu plus loin la notion de performance filmique. Le temps du film est celui du tournage. Tout est post produit en temps réel, la composition musicale, l’étalonnage de la lumière, le cadre, la performance des acteurs, le repas (avec des menus différents suivant les soirs).
C’est un jeu, bien sûr, une partie d’échecs. Le premier jeu qui m’a intéressé est ce que Vinterberg a fait du cinéma. Avec Lars von Trier, ils jouent d’une technologie qui leur permet de jouer aussi avec les codes du cinéma et de la narration. Festen est un beau puzzle sans une seule pièce laissée au hasard. C’est une forme de jeu et nous y répondons vingt ans plus tard.
La performance filmique est un autre jeu qui permet de réformer l’écriture théâtrale.
Parmi les nombreuses raisons pour lesquelles j’ai voulu monter Festen, il y a cette réforme de l’écriture du cinéma. Comme l’ont fait aussi Godard, Truffaut, toute la Nouvelle Vague, des gens qui ont montré qu’on pouvait faire un film avec une caméra achetée à la FNAC. Les techniques, les technologies réforment l’art autant que les artistes qui se les approprient.
Aujourd’hui nous disposons d’outils qui nous permettent de faire du cinéma en temps réel, le temps réel qui est un sujet d’actualité. Mais l’innovation vient de l’usage que l’on en fait, pas des outils. Après Nobody, Festen vient pousser un peu plus loin la notion de performance filmique. Le temps du film est celui du tournage. Tout est post produit en temps réel, la composition musicale, l’étalonnage de la lumière, le cadre, la performance des acteurs, le repas (avec des menus différents suivant les soirs).
[Les questions des journalistes montrent à quel point ce type de spectacle mêlant théâtre et cinéma en temps réel est original, unique, novateur parce que la seule réponse qui semble s’imposer est le spectacle lui-même.]
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Un spectacle total ?
Non, parce qu'il laisse place aux émotions, aux réactions du spectateur qui constitue ainsi l'une des pièces du puzzle !
Non, parce qu'il laisse place aux émotions, aux réactions du spectateur qui constitue ainsi l'une des pièces du puzzle !