Jacques Weber dans Un prince (presque) charmant ©Shanna Lelia Besson 2012 Europacorp – Tf1 Films Production
C’est réellement incroyable ! Nous dit-il de la pièce de Botho Strauss "Le temps et la chambre" qu’il interprète dans une mise en scène de Alain Françon.
Jacques Weber, est-ce que c’est déstabilisant de jouer cette pièce Le temps et la chambre ?
Oui, mais c’est ce qui est beau. Ce qu’on vous propose, c’est un jeu déstabilisé parce que le texte est déstabilisant. Il ne repose apparemment sur aucune logique à laquelle nous sommes habitués, mais il y a une arithmétique très poussée. Botho Strauss est extrêmement pointu en matière de physique…le monde de cette pièce est presque cellulaire ; on part sur le souvenir de quelqu’un …et il arrive ! Ce quelqu’un a mille et une possibilités d’existence et de vie. Avez-vous vu comment, dans notre vie, évolue une conversation à table ? C’est hallucinant, ça m’amuse, on commence par la santé du chien, on tombe sur la lune [Souvenir inconscient de Cyrano ?], après sur l’élection machin…et on ne voit pas très bien les connexions.
Même la fin de la pièce n’en est pas vraiment une.
Bien sûr. Parce qu’il y a dans le vivant quelque chose d’organique qui nous échappe complètement. Et cet échappement qui est là mis en scène est extrêmement construit. Botho Strauss est un immense auteur. Ses bouquins sont absurdes et splendides. Ses situations sont poussées à l’extrême et deviennent caricaturales, comme la dispute conjugale à propos de Médée. « Mais tu comprends rien à Médée…tu m’emmerdes… » et c’est la réalité absolue. C’est caricatural et ça ne l’est pas.
Jacques Weber, est-ce que c’est déstabilisant de jouer cette pièce Le temps et la chambre ?
Oui, mais c’est ce qui est beau. Ce qu’on vous propose, c’est un jeu déstabilisé parce que le texte est déstabilisant. Il ne repose apparemment sur aucune logique à laquelle nous sommes habitués, mais il y a une arithmétique très poussée. Botho Strauss est extrêmement pointu en matière de physique…le monde de cette pièce est presque cellulaire ; on part sur le souvenir de quelqu’un …et il arrive ! Ce quelqu’un a mille et une possibilités d’existence et de vie. Avez-vous vu comment, dans notre vie, évolue une conversation à table ? C’est hallucinant, ça m’amuse, on commence par la santé du chien, on tombe sur la lune [Souvenir inconscient de Cyrano ?], après sur l’élection machin…et on ne voit pas très bien les connexions.
Même la fin de la pièce n’en est pas vraiment une.
Bien sûr. Parce qu’il y a dans le vivant quelque chose d’organique qui nous échappe complètement. Et cet échappement qui est là mis en scène est extrêmement construit. Botho Strauss est un immense auteur. Ses bouquins sont absurdes et splendides. Ses situations sont poussées à l’extrême et deviennent caricaturales, comme la dispute conjugale à propos de Médée. « Mais tu comprends rien à Médée…tu m’emmerdes… » et c’est la réalité absolue. C’est caricatural et ça ne l’est pas.
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Il faut des acteurs solides pour jouer une telle pièce.
Sur le plateau, il y a des acteurs formidables.
Et le titre ?
C’est exactement ça, on dissocie l’espace et le temps. On est dans un lieu X ; il y a un gars qui dit « Mais si, je reconnais, j’étais là.. » Pourquoi pas. Ça peut être vrai, ou totalement imaginaire. L’imaginaire et les souvenirs nous jouent des tours, entre ce qu’on imagine, ce qu’on réinvente et ce qu’on réinterprète.
Si on fait la liste de tous les thèmes philosophiques et existentiels que la pièce aborde, l’éventail est complet.
Oui, avec en plus énormément de lucidité et de sens du théâtre. C’est réellement incroyable !
Sur le plateau, il y a des acteurs formidables.
Et le titre ?
C’est exactement ça, on dissocie l’espace et le temps. On est dans un lieu X ; il y a un gars qui dit « Mais si, je reconnais, j’étais là.. » Pourquoi pas. Ça peut être vrai, ou totalement imaginaire. L’imaginaire et les souvenirs nous jouent des tours, entre ce qu’on imagine, ce qu’on réinvente et ce qu’on réinterprète.
Si on fait la liste de tous les thèmes philosophiques et existentiels que la pièce aborde, l’éventail est complet.
Oui, avec en plus énormément de lucidité et de sens du théâtre. C’est réellement incroyable !