Les 20 et 21 janvier Bonlieu Scène Nationale présente 4, la dernière pièce de Rodrigo Garcia qui a bien voulu répondre à quelques questions de Move On. Ses réponses traduisent bien sa pugnacité habituelle et collent parfaitement au théâtre qu’il nous propose.
Pour Michel Vinaver le théâtre est le lieu de forces qui s’affrontent, pour Robert Lepage il est le lieu d’une transformation qui se produit devant le public. Qu’est-ce que le théâtre pour vous ?
Un endroit où les gens dorment. D’autres profitent des deux heures de représentation pour réfléchir à ce qu’ils vont faire le weekend ou refaire mentalement leur liste de courses. Le théâtre est souvent aussi un lieu de courtoisie et de consensus : les artistes font ce qu’ils ont toujours fait et le public ne bronche pas. Il y a des exceptions, des artistes et des œuvres exceptionnelles, heureusement, mais le problème c’est que les théâtres n’ont pas l’habitude de les programmer, par peur du public, par peur de le déranger pendant qu’il dort. J’espère que mes pièces suscitent des réactions, quelque chose de plus actif ; parfois j’y arrive, parfois non.
Comprenez-vous les polémiques qui accompagnent certaines de vos pièces ? Sont-elles justifiées à vos yeux ? Les provoquez-vous volontairement ?
Sachant que je fais des pièces peu communes, en me débarrassant souvent de l’héritage du vieux théâtre, il est normal que des polémiques entourent mon travail. Mais pourquoi ne parler que des réactions négatives alors qu’il y a aussi un public qui apprécie ce genre de travail, cette sorte de libre pensée ? J’essaye avec mes pièces de partager avec les gens un espace de liberté, de réflexion et aussi, dans le cas de « 4 », de rêves.
L’art espagnol peut être considéré comme transgressif dans différentes disciplines (cinéma, théâtre). Est-ce dû à l’Histoire du pays, aux enjeux politiques, économiques et sociaux actuels ?
Pour moi il n’est pas transgressif, je dirais même : le théâtre espagnol est conservateur jusqu’à la moelle. Les artistes qui ne le sont pas sont des cas exceptionnels. Des exceptions merveilleuses, évidemment. En Espagne il n’y a jamais eu de conscience politique dans le domaine des arts de la scène. Personne ne sait ce qu’il veut. Je parle du Ministère de la Culture. Ils n’ont jamais su ce qu’ils voulaient. Ils ont oublié que l’art est un outil pour l’amélioration de l’homme. Si je monte au septième étage de l’immeuble du Ministère de la Culture, où se trouve l’INAEM [Institut National des Arts Scéniques et de la Musique – ndt], et que je leur dis : « l’art est un outil pour rendre l’homme meilleur », ils appellent un vigile et me sortent à coups de pied, parce que je suis fou et que je dis des conneries.
Pour vous, à quoi servent l’art, la culture ?
L’expérience esthétique est fondamentale pour l’être humain. Je suis à la fois mes gênes, la culture qui a été la mienne en fonction de l’endroit où j’ai vécu, et je suis surtout ce que je suis grâce à chaque œuvre d’art, chaque livre ou chaque morceau de musique qui m’a bouleversé.
Pourriez-vous nous présenter 4, la pièce que vous donnez à Bonlieu en janvier 2016 ?
C’est une pièce sans histoire, dans laquelle coexistent des images oniriques et de la poésie.
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Scène nationale de Bonlieu à Annecy
mer.20 | jeu.21 jan.
>> Article Move-On Mag sur "4" le 20 et 21 Novembre 2016 à Bonlieu
Pour Michel Vinaver le théâtre est le lieu de forces qui s’affrontent, pour Robert Lepage il est le lieu d’une transformation qui se produit devant le public. Qu’est-ce que le théâtre pour vous ?
Un endroit où les gens dorment. D’autres profitent des deux heures de représentation pour réfléchir à ce qu’ils vont faire le weekend ou refaire mentalement leur liste de courses. Le théâtre est souvent aussi un lieu de courtoisie et de consensus : les artistes font ce qu’ils ont toujours fait et le public ne bronche pas. Il y a des exceptions, des artistes et des œuvres exceptionnelles, heureusement, mais le problème c’est que les théâtres n’ont pas l’habitude de les programmer, par peur du public, par peur de le déranger pendant qu’il dort. J’espère que mes pièces suscitent des réactions, quelque chose de plus actif ; parfois j’y arrive, parfois non.
Comprenez-vous les polémiques qui accompagnent certaines de vos pièces ? Sont-elles justifiées à vos yeux ? Les provoquez-vous volontairement ?
Sachant que je fais des pièces peu communes, en me débarrassant souvent de l’héritage du vieux théâtre, il est normal que des polémiques entourent mon travail. Mais pourquoi ne parler que des réactions négatives alors qu’il y a aussi un public qui apprécie ce genre de travail, cette sorte de libre pensée ? J’essaye avec mes pièces de partager avec les gens un espace de liberté, de réflexion et aussi, dans le cas de « 4 », de rêves.
L’art espagnol peut être considéré comme transgressif dans différentes disciplines (cinéma, théâtre). Est-ce dû à l’Histoire du pays, aux enjeux politiques, économiques et sociaux actuels ?
Pour moi il n’est pas transgressif, je dirais même : le théâtre espagnol est conservateur jusqu’à la moelle. Les artistes qui ne le sont pas sont des cas exceptionnels. Des exceptions merveilleuses, évidemment. En Espagne il n’y a jamais eu de conscience politique dans le domaine des arts de la scène. Personne ne sait ce qu’il veut. Je parle du Ministère de la Culture. Ils n’ont jamais su ce qu’ils voulaient. Ils ont oublié que l’art est un outil pour l’amélioration de l’homme. Si je monte au septième étage de l’immeuble du Ministère de la Culture, où se trouve l’INAEM [Institut National des Arts Scéniques et de la Musique – ndt], et que je leur dis : « l’art est un outil pour rendre l’homme meilleur », ils appellent un vigile et me sortent à coups de pied, parce que je suis fou et que je dis des conneries.
Pour vous, à quoi servent l’art, la culture ?
L’expérience esthétique est fondamentale pour l’être humain. Je suis à la fois mes gênes, la culture qui a été la mienne en fonction de l’endroit où j’ai vécu, et je suis surtout ce que je suis grâce à chaque œuvre d’art, chaque livre ou chaque morceau de musique qui m’a bouleversé.
Pourriez-vous nous présenter 4, la pièce que vous donnez à Bonlieu en janvier 2016 ?
C’est une pièce sans histoire, dans laquelle coexistent des images oniriques et de la poésie.
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4
Conception et direction Rodrigo GarciaScène nationale de Bonlieu à Annecy
mer.20 | jeu.21 jan.
mer. à 20h30 | jeu. à 19h
GRANDE SALLE | TARIF B
spectacle en espagnol surtitré
durée 1h30
THÉÂTRE
Lien de l'événement >> Article Move-On Mag sur "4" le 20 et 21 Novembre 2016 à Bonlieu
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