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Rachid Ouramdane, pour des gens qui ne sont pas très avertis du monde de la danse, comment faut-il voir vos spectacles ? On dit que la danse, c’est intello.
C’est à l’artiste de poser un cadre, pas au spectateur de se poser la question. Mais il est vrai que parfois certains voient un spectacle et se disent « Ah, je ne connais pas, je n’ai pas été préparé. » Je connais des professionnels qui assistent à un spectacle et qui sont tout autant décontenancés. La question n’est pas de savoir si on a été préparé. Bien sûr, j’invite les spectateurs à venir avec le plus d’ouverture d’esprit possible. Je suis très engagé dans la sensibilisation à la danse. Je fais des spectacles avec des amateurs sur scène. Je pense qu’il faut s’autoriser à voir des choses qu’on n’a pas l’habitude de voir. Quand je travaille avec des amateurs, je n’ai pas l’impression de faire du travail d’amateur. Au contraire, j’ai l’impression de faire avancer mon champ artistique. Ce « non savoir » peut être considéré comme une forme de spontanéité. Mais assister à un spectacle demande aussi des efforts, de la curiosité. C’est un peu comme passer de l’apprentissage de la lecture et de l’écriture à certains auteurs.
Qu’apporte la danse en particulier ?
À propos de la danse, la vraie question est « Qu’est-ce que mon corps dit que des mots ne disent pas ? » Je pense qu’on peut tout exprimer avec son corps. La danse permet d’aller là où les mots s’arrêtent : trouver des émotions, des expressions, des façons de témoigner…Chaque fois que je mets en scène un danseur, une personne âgée, un amateur, j’essaie de saisir sa manière de réagir à l’espace, d’être « en creux ».
Dans Tordre il y a un témoignage d’une sorte de pathologie. De tout ce travail aux mots, il ressort que je tente de faire dire à la personne ce qu’elle n’arrive pas à dire par elle-même.
Depuis quelques années j’effectue un travail entre la danse et le documentaire, comme dans Polices. L’auteur du texte de Polices écrit en agglomérant des matériaux très composites : archives , articles de presse, textes issus de sa plume… Pour aboutir à un mélange de poésie et de témoignages, comme j’ai pu travailler dans le passé sur des témoignages de torture, d’actes de barbarie. La question est de définir les contours de la parole ; comment réussir à parler de ça ? Le défi artistique est de faire se rencontrer ces témoignages, ces mots et leur expression sur un plateau. Savoir comment l’art peut toucher l’imaginaire et faire ressentir au spectateurs des faits qu’il n’a pas vécus mais qu’il connaît de manière superficielle, de l’extérieur, par le biais du journal télévisé, par exemple. L’art est une démarche politique.
C’est à l’artiste de poser un cadre, pas au spectateur de se poser la question. Mais il est vrai que parfois certains voient un spectacle et se disent « Ah, je ne connais pas, je n’ai pas été préparé. » Je connais des professionnels qui assistent à un spectacle et qui sont tout autant décontenancés. La question n’est pas de savoir si on a été préparé. Bien sûr, j’invite les spectateurs à venir avec le plus d’ouverture d’esprit possible. Je suis très engagé dans la sensibilisation à la danse. Je fais des spectacles avec des amateurs sur scène. Je pense qu’il faut s’autoriser à voir des choses qu’on n’a pas l’habitude de voir. Quand je travaille avec des amateurs, je n’ai pas l’impression de faire du travail d’amateur. Au contraire, j’ai l’impression de faire avancer mon champ artistique. Ce « non savoir » peut être considéré comme une forme de spontanéité. Mais assister à un spectacle demande aussi des efforts, de la curiosité. C’est un peu comme passer de l’apprentissage de la lecture et de l’écriture à certains auteurs.
Qu’apporte la danse en particulier ?
À propos de la danse, la vraie question est « Qu’est-ce que mon corps dit que des mots ne disent pas ? » Je pense qu’on peut tout exprimer avec son corps. La danse permet d’aller là où les mots s’arrêtent : trouver des émotions, des expressions, des façons de témoigner…Chaque fois que je mets en scène un danseur, une personne âgée, un amateur, j’essaie de saisir sa manière de réagir à l’espace, d’être « en creux ».
Dans Tordre il y a un témoignage d’une sorte de pathologie. De tout ce travail aux mots, il ressort que je tente de faire dire à la personne ce qu’elle n’arrive pas à dire par elle-même.
Depuis quelques années j’effectue un travail entre la danse et le documentaire, comme dans Polices. L’auteur du texte de Polices écrit en agglomérant des matériaux très composites : archives , articles de presse, textes issus de sa plume… Pour aboutir à un mélange de poésie et de témoignages, comme j’ai pu travailler dans le passé sur des témoignages de torture, d’actes de barbarie. La question est de définir les contours de la parole ; comment réussir à parler de ça ? Le défi artistique est de faire se rencontrer ces témoignages, ces mots et leur expression sur un plateau. Savoir comment l’art peut toucher l’imaginaire et faire ressentir au spectateurs des faits qu’il n’a pas vécus mais qu’il connaît de manière superficielle, de l’extérieur, par le biais du journal télévisé, par exemple. L’art est une démarche politique.