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Silvère Chéret, vous jouez « Triptyque pour un désastre », de Lucie Danlos , au Théâtre de l’Echange. C’est un titre véritablement optimiste.
Un titre réaliste, peut-être pessimiste. Réaliste et assez éclairé sur l’état du monde et de la manière dont on y vit, en agrégeant des savoirs froids par nos lectures et les savoirs chauds, ceux qu’on vit avec les gens qu’on côtoie, ceux qu’on perçoit dans le monde du travail…un certain mal être, des difficultés à s’adapter au monde tel que certains le veulent aujourd’hui, un monde où l’humain est au service d’un fonctionnement et pas l’inverse.
Ceci rappelle la température annoncée et la température ressentie.
C’est un peu ça. Ce sont à la fois des impressions et des savoirs qu’on a accumulés. « Triptyque pour un désastre » se situe dans la continuité de notre travail depuis quinze ans. Il s’agit, avec cette écriture originale, d’interroger à partir de lectures autour de la disruption, les big data, ce que l’on fait de nous, de nos données, ce que ça fait sur nous et ce que ça fait de nous, le mal que ça peut nous faire et comment on peut essayer de s’en sortir du point de vue d’un philosophe.
« La vie sans l’incertitude est-ce que ça ressemble encore à la vie », annonce le texte de présentation de votre Triptyque. Vous rejoignez Kant « On mesure l’intelligence d’un individu à la quantité d’incertitudes qu’il est capable de supporter. »Notre monde met tout en équations, en algorithmes et tente de gommer l’incertitude.
C’est exactement ce que la pièce met en lumière. Finalement, on est programmés pour acheter ce qu’on a déjà acheté, pour aimer ce qu’on a déjà aimé, pour rencontrer les gens qui nous sont déjà proches. On ferme les possibles et on ferme les rencontres, les surprises. Je ne vais plus au cinéma voir ce qui pourrait me déranger puisque tout est accumulé dans mon passé. Facebook sait tout ce que j’aime et me le propose, Amazon aussi…Cette expérience est inédite. Que donne-t-elle au bout de dix, vingt ans ? Que serons-nous sinon des choses desséchées ? Nous croyons à la résilience et que les êtres humains ne sont pas des moutons.
Les Gaulois ne sont pas aussi bornés que ça ?
On voit bien dans les projets, les gens qui essayent de créer autre chose, des modèles contre programmatifs, on voit une forme de vie qu’on essaye de retrouver sur le plateau à travers un texte.
Il n’est pas nécessaire d’être philosophe dans l’âme pour voir et comprendre le « Triptyque » ?
Le spectacle est accessible à tous à partir de douze ans. Nous passons par le théâtre parce qu’il nous touche, il est sensible. Il permet un fonctionnement d’identification et une poésie très accessible.
Votre troupe s’intitule « Laboratoire théâtral ». Vous élaborez, vous cherchez ?
On a créé ce collectif en laboratoire justement pour essayer des choses. Le collectif permet d’agréger…
C’est modestement ambitieux ?
Nous aimons bien le mot « labeur ».Nous sommes proches du milieu du travail. Nous aimons aussi le côté matière qui s’incarne dans le corps, dans les mots. Nous avons un projet de lectures offertes, ouvertes, sur de la littérature dite classique, qu’on ne lit plus alors qu’elle a encore des choses à nous dire. Pour tous publics. Nous aimerions défendre nos projets, y compris « Triptyque » partout. On revient à l’idée de laboratoire qui exige un minimum de moyens et qui permet d’agréger, de créer des liens comme avec Mikado en ce moment.
Pourquoi « Le Grand courbe » ?
C’est un personnage qui apparaît dans « Peer Gynt », l’œuvre d’Ibsen, que nous connaissons tous sans le savoir parce que le compositeur Grieg a adapté en musique l’œuvre d’Ibsen, ce qui fait que nous en connaissons tous les thèmes musicaux. Lorsque j’ai joué cette pièce, en 2014, le choc pour moi a été aussi fort qu’avec Shakespeare.
Peer Gynt rencontre le Grand Courbe et lui demande « Mais qui es-tu ?_Moi-même répond le Grand Courbe. Peux-tu en dire autant ? »
Silvère et Move On vous laissent sur cette question.
Un titre réaliste, peut-être pessimiste. Réaliste et assez éclairé sur l’état du monde et de la manière dont on y vit, en agrégeant des savoirs froids par nos lectures et les savoirs chauds, ceux qu’on vit avec les gens qu’on côtoie, ceux qu’on perçoit dans le monde du travail…un certain mal être, des difficultés à s’adapter au monde tel que certains le veulent aujourd’hui, un monde où l’humain est au service d’un fonctionnement et pas l’inverse.
Ceci rappelle la température annoncée et la température ressentie.
C’est un peu ça. Ce sont à la fois des impressions et des savoirs qu’on a accumulés. « Triptyque pour un désastre » se situe dans la continuité de notre travail depuis quinze ans. Il s’agit, avec cette écriture originale, d’interroger à partir de lectures autour de la disruption, les big data, ce que l’on fait de nous, de nos données, ce que ça fait sur nous et ce que ça fait de nous, le mal que ça peut nous faire et comment on peut essayer de s’en sortir du point de vue d’un philosophe.
« La vie sans l’incertitude est-ce que ça ressemble encore à la vie », annonce le texte de présentation de votre Triptyque. Vous rejoignez Kant « On mesure l’intelligence d’un individu à la quantité d’incertitudes qu’il est capable de supporter. »Notre monde met tout en équations, en algorithmes et tente de gommer l’incertitude.
C’est exactement ce que la pièce met en lumière. Finalement, on est programmés pour acheter ce qu’on a déjà acheté, pour aimer ce qu’on a déjà aimé, pour rencontrer les gens qui nous sont déjà proches. On ferme les possibles et on ferme les rencontres, les surprises. Je ne vais plus au cinéma voir ce qui pourrait me déranger puisque tout est accumulé dans mon passé. Facebook sait tout ce que j’aime et me le propose, Amazon aussi…Cette expérience est inédite. Que donne-t-elle au bout de dix, vingt ans ? Que serons-nous sinon des choses desséchées ? Nous croyons à la résilience et que les êtres humains ne sont pas des moutons.
Les Gaulois ne sont pas aussi bornés que ça ?
On voit bien dans les projets, les gens qui essayent de créer autre chose, des modèles contre programmatifs, on voit une forme de vie qu’on essaye de retrouver sur le plateau à travers un texte.
Il n’est pas nécessaire d’être philosophe dans l’âme pour voir et comprendre le « Triptyque » ?
Le spectacle est accessible à tous à partir de douze ans. Nous passons par le théâtre parce qu’il nous touche, il est sensible. Il permet un fonctionnement d’identification et une poésie très accessible.
Votre troupe s’intitule « Laboratoire théâtral ». Vous élaborez, vous cherchez ?
On a créé ce collectif en laboratoire justement pour essayer des choses. Le collectif permet d’agréger…
C’est modestement ambitieux ?
Nous aimons bien le mot « labeur ».Nous sommes proches du milieu du travail. Nous aimons aussi le côté matière qui s’incarne dans le corps, dans les mots. Nous avons un projet de lectures offertes, ouvertes, sur de la littérature dite classique, qu’on ne lit plus alors qu’elle a encore des choses à nous dire. Pour tous publics. Nous aimerions défendre nos projets, y compris « Triptyque » partout. On revient à l’idée de laboratoire qui exige un minimum de moyens et qui permet d’agréger, de créer des liens comme avec Mikado en ce moment.
Pourquoi « Le Grand courbe » ?
C’est un personnage qui apparaît dans « Peer Gynt », l’œuvre d’Ibsen, que nous connaissons tous sans le savoir parce que le compositeur Grieg a adapté en musique l’œuvre d’Ibsen, ce qui fait que nous en connaissons tous les thèmes musicaux. Lorsque j’ai joué cette pièce, en 2014, le choc pour moi a été aussi fort qu’avec Shakespeare.
Peer Gynt rencontre le Grand Courbe et lui demande « Mais qui es-tu ?_Moi-même répond le Grand Courbe. Peux-tu en dire autant ? »
Silvère et Move On vous laissent sur cette question.