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Nous avions apprécié le roman de Jean-Luc Barré dont vous pouvez retrouver une critique sur le site de Move-On Magazine. La Fête du Livre de Talloires 2019 nous a donné l’occasion de lui poser quelques questions.
Jean-Luc Barré, pour écrire sur des personnages pervers, est-il nécessaire de l’être davantage qu’eux ?
Je ne sais pas. Peut-être qu’au fond ce livre constitue une espèce d’auto psychanalyse. On est tous un peu pervers d’une certaine manière. Je crois qu’un auteur, un créateur est un peu pervers. Il a besoin de l’être. Il y a une part de perversité dans le processus même de la création. Elle est liée aux rapports qu’on a avec les autres, tout est un peu faussé. Picasso peignait « avec le sang des autres ». On voit bien à quel point il s’est emparé de certains visages, de ces vies qu’il a parfois détruites, exploitées jusqu’à la fin, jusqu’au bout. C’est le cas de mon personnage, c’est le cas de Simenon qui est l’un des personnages du livre finalement parce qu’il me l’a inspiré. Il avait ce pouvoir vampirisant sur les autres non pas pour nuire mais pour créer. C’est comme si la création imposait un rapport avec les autres centré uniquement sur l’œuvre de celles et ceux qui écrivent. L’œuvre qui domine tout, qui dévaste tout, qui s’empare de tout.
Votre livre est une réflexion sur la définition du roman.
La biographie était un peu la même chose. Je prépare d’ailleurs une autre biographie et un autre roman en ce moment. C’est toujours de l’écriture, même s’il y a plus de liberté dans le roman mais ce qui m’intéresse est de comprendre le fonctionnement des vies et des êtres. La biographie et le roman sont deux manières différentes d’aborder le même sujet.
On retrouve dans « Pervers » des éléments de biographies.
Il y a du Mauriac, bien sûr, qui était un grand pervers.
Même dans certains aspects physiques, dans certains mouvements.
Sûrement, lorsque l’on écrit on est hanté par des personnages qu’on retrouve, qu’on transpose d’un livre à l’autre. On peut penser que j’aborde le roman tard dans ma vie mais je suis toujours dans le même univers. J’aurais pu écrire une pièce de théâtre, un face à face entre le journaliste et l’écrivain, le premier qui enquête sur le monstre qu’est le second.
Mais le journaliste l’est aussi.
Un peu à sa manière. C’est en réalité un jeu un peu pervers entre les deux.
Un jeu intéressant parce qu’ouvert.
Je n’aime pas ce qui est fermé. Il y a toujours des possibilités à l’infini. Tout joueur a le sens de combinaisons multiples. La vie n’est jamais figée dans une seule vision, il y faut de l’invention.
L’écriture et la vie sont du jeu.
Jean-Luc Barré, pour écrire sur des personnages pervers, est-il nécessaire de l’être davantage qu’eux ?
Je ne sais pas. Peut-être qu’au fond ce livre constitue une espèce d’auto psychanalyse. On est tous un peu pervers d’une certaine manière. Je crois qu’un auteur, un créateur est un peu pervers. Il a besoin de l’être. Il y a une part de perversité dans le processus même de la création. Elle est liée aux rapports qu’on a avec les autres, tout est un peu faussé. Picasso peignait « avec le sang des autres ». On voit bien à quel point il s’est emparé de certains visages, de ces vies qu’il a parfois détruites, exploitées jusqu’à la fin, jusqu’au bout. C’est le cas de mon personnage, c’est le cas de Simenon qui est l’un des personnages du livre finalement parce qu’il me l’a inspiré. Il avait ce pouvoir vampirisant sur les autres non pas pour nuire mais pour créer. C’est comme si la création imposait un rapport avec les autres centré uniquement sur l’œuvre de celles et ceux qui écrivent. L’œuvre qui domine tout, qui dévaste tout, qui s’empare de tout.
Votre livre est une réflexion sur la définition du roman.
La biographie était un peu la même chose. Je prépare d’ailleurs une autre biographie et un autre roman en ce moment. C’est toujours de l’écriture, même s’il y a plus de liberté dans le roman mais ce qui m’intéresse est de comprendre le fonctionnement des vies et des êtres. La biographie et le roman sont deux manières différentes d’aborder le même sujet.
On retrouve dans « Pervers » des éléments de biographies.
Il y a du Mauriac, bien sûr, qui était un grand pervers.
Même dans certains aspects physiques, dans certains mouvements.
Sûrement, lorsque l’on écrit on est hanté par des personnages qu’on retrouve, qu’on transpose d’un livre à l’autre. On peut penser que j’aborde le roman tard dans ma vie mais je suis toujours dans le même univers. J’aurais pu écrire une pièce de théâtre, un face à face entre le journaliste et l’écrivain, le premier qui enquête sur le monstre qu’est le second.
Mais le journaliste l’est aussi.
Un peu à sa manière. C’est en réalité un jeu un peu pervers entre les deux.
Un jeu intéressant parce qu’ouvert.
Je n’aime pas ce qui est fermé. Il y a toujours des possibilités à l’infini. Tout joueur a le sens de combinaisons multiples. La vie n’est jamais figée dans une seule vision, il y faut de l’invention.
L’écriture et la vie sont du jeu.